Lot n° 241

Aimée de Franquetot de COIGNY (1769-1820). 5 L.A.S. et 4 L.A., [1799-1814], à Maillia GARAT ; 15 pages in-4 ou in-8, plusieurs adresses.

Estimation : 1 500 / 1 800 €
Adjudication : 4 625 €
Description
► BELLE ET RARE CORRESPONDANCE AMOUREUSE DE CELLE QUI FUT « LA JEUNE CAPTIVE » D’ANDRÉ CHÉNIER, ET QUI « ENLEVA » MAILLIA GARAT À SOPHIE DE CONDORCET.

—[Jacques-Joseph GARAT, dit Maillia Garat (1767-1839), neveu du ministre de la Justice et frère du célèbre chanteur, devint en 1799 membre du Tribunat ; grand séducteur, il eut de nombreuses conquêtes féminines.]

— « Bonjour tout ce que j’aime ! Tu dors ! Je meurs d’envie d’ouvrir ta porte et tes rideaux de me précipiter dans ton lit et de t’y embrasser jusqu’a mourir »... Mais elle doit partir. « Tendre ami ! Songe au bonheur que tu m’as donné ! parce que c’est un gage doux et sacré pour notre avenir et promets moi de me tuer avant de rompre la chaine adorée qui nous unit ! »...

— ...« Au moment où ton homme a frappé a la porte, j’etois dans un accès d’inquietude et de malheur que toi seul fais guérir et donner, je finissois la lettre la plus extravagante et je pleurois comme une folle »... Elle va chercher un logement...

— Voyage à Mareuil.
« En te quittant cher ami j’ai perdu mon talisman de bonheur »... Évocation des paysages traversés, de la douce image de son « Mailliaimé » et de « la ferveur voluptueuse de l’amour que tu inspire »...

— Mareuil 22 ...
« Qu’il me tarde d’être près de toi ! de t’embrasser, de faire tous nos petits détails de ménage de lire, de causer, de promener, de dormir ensemble et de nous réveiller près l’un de l’autre ! Mon doux petit, n’oublie pas tout cela, que ton cœur te serve de mémoire »...

— Elle expose en détail sa situation financière difficile. Elle écrit à l’Empereur et à l’Impératrice ; TALLEYRAND présentera sa requête. Elle va tenter de dégager dix mille francs qu’elle enverra à Garat à Bordeaux. Elle a vu Benjamin CONSTANT...

— Pittoresque récit de son voyage de retour de Bordeaux à Paris, émaillé d’un incident causé par un espion que deux soldats ont voulu jeter à bas de la diligence...

— En novembre 1811,
elle invite Garat à faire agir son oncle pour lui trouver une situation plus convenable...

— Chenoise 3 juin 1814.
Elle jouit du calme de la campagne et évoque la mort de l’Impératrice JOSÉPHINE « qui n’a jamais fait de mal et même a fait un peu de bien dans un tems ou l’une et l’autre de ces choses etoit difficile »... (Au verso de cette dernière lettre, longue note assez crue de ROUSSELIN DE SAINT-ALBIN sur Aimée de Coigny).

▬ ON JOINT :
• une lettre de femme à Garat ; et une pièce avec la griffe de Joseph-Dominique Garat (Paris 3 juin 1793).
Ancienne collection Robert GÉRARD (19-20 juin 1996, n° 24).
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