Lot n° 222

André BRETON. MANUSCRIT autographe, [1957] ; 1 page oblong in-8 avec ratures et corrections.

Estimation : 1 000 / 1 200 €
Adjudication : Invendu
Description
Brouillon d’un paragraphe des Deux enquêtes surréalistes, texte paru dans le n° 2 de la revue trimestrielle Le Surréalisme, même (printemps 1957), annonçant des enquêtes sur un tableau de Gabriel MAX et un tableau anonyme.

« La vogue actuelle de la peinture dite “non-figurative” ne dispense heureusement pas de scruter les intentions même “extra-picturales” qui ont pu animer tel maître du passé : un Jérôme Bosch, un Giorgione, un Goya. Rien ne s’oppose à ce que chaque fois que l’occasion s’en présente cette curiosité s’étende à des artistes de moindre renom. Nous présentons ci-contre une toile dont André Breton nous dit qu’elle l’a “arrêté” il y a plusieurs semaines, au marché “Vernaison” de St Ouen et depuis lors au point qu’il a dû revenir l’examiner plusieurs fois. Renseignements pris (il suffit de se référer au Larousse en sept volumes), l’auteur de cette œuvre non datée, Gabriel Max né à Prague en 1840 (mort, croyons-nous en 1915) s’est plu à évoquer les sujets horribles ou à frapper l’imagination par la singularité et la bizarrerie. Très répandue fut autrefois, à Paris, la reproduction de sa “Face du Christ sur le suaire de Ste Véronique” qui semble ouvrir les yeux quand on le regarde quelque temps (1874)…

“Du mysticisme sentimental, Max passa plus tard au spiritisme, à l’hypnotisme et aux rêveries du diabolisme”.
Le cinquantenaire de la mort de l’auteur de Là-bas [HUYSMANS] (dont on sait le prestige auprès des surréalistes) suffirait à faire sortir de l’ombre Gabriel Max et à appeler la discussion autour de cette œuvre énigmatique »…
Breton a barré sa dernière phrase, qui nomme une amie poétesse :
« Elle vient d’être acquise par Mme Joyce Mansour ».
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