Lot n° 218

Émile BLÉMONT (1839-1927) poète et auteur dramatique. 3 L.S., Paris juin-octobre 1922, à Jean de MAUPASSANT ; 13 pages in-4 ou in-8, enveloppes.

Estimation : 800 / 1 000 €
Adjudication : Invendu
Description
SOUVENIRS SUR LÉON VALADE, VERLAINE ET RIMBAUD. [Jean de Maupassant, bibliothécaire de la Ville de Bordeaux, a consacré au poète bordelais Léon VALADE (1841-1883) un article dans la Revue philomatique de Bordeaux et du Sud-Ouest, en janvier-mars 1923.]

─ 30 juin.
Anecdote sur « le surnom donné par Verlaine à Valade. – Quand je les ai connus, dès 1866 ou 1867, je les rencontrais chez Théodore de BANVILLE et j’allais parfois les voir à la Préfecture de la Seine […]
Je n’ai jamais remarqué que la parole de Valade eût le moindre accident gascon pouvant prêter à raillerie. Pour appeler Verlaine auprès de lui, Valade, qui déjà était un peu asthmatique, avait l’habitude de contrefaire en sourdine le meuglement bovin. Et quand Verlaine arrivait, ils faisaient tour à tour, en riant :
“Meuh !.. meuh !.. meuh !” »… En retour, Verlaine taquinait son collègue sur sa barbe longue et fournie qui paraissait postiche… Suivent d’autres souvenirs sur Valade, Albert MÉRAT (remplacé par un grand géranium blanc dans le tableau de FANTIN-LATOUR) et Rimbaud. « Valade resta toujours l’ami de Rimbaud comme de Verlaine. Oui, il assistait au dîner des Vilains Bonhommes quand eut lieu, entre Rimbaud et CARJAT, l’altercation dont l’importance fut si fort exagérée. J’étais présent, moi aussi, à ce dîner dans le cabaret de la place Saint-Sulpice », et il dresse la liste des convives, et explique l’origine de ce nom…

─ 16 juillet.
Nouveaux renseignements sur Valade, citant Camille Pelletan, Philippe Burty, André Theuriet, Sully-Prudhomme, et deux belles lettres de Valade lui-même, qui feraient croire « au début d’un roman de George Sand »…
Il possède aussi des lettres des frères de Valade, et d’autres de François Coppée et Jules Claretie à son propos… Il parle aussi du monument à Valade…

─ 12 octobre.
Il félicite Maupassant de son étude sur le « poète exquis », mais y apporte des corrections, remarques et réserves, notamment sur la prétendue « misère » de Valade, et des précisions sur la cause de son décès : « la tuberculose s’est compliquée d’une méningite aiguë »… Blémont dément avoir été « le Mécène des Parnassiens »…
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