Lot n° 209

Charles BAUDELAIRE. L.A.S. « Charles », [Bruxelles] 3 septembre 1865, à sa mère ; 2 pages et demie in-8, timbre sec de l’Hôtel du Grand Miroir à Bruxelles.

Estimation : 2 500 / 3 000 €
Adjudication : Invendu
Description
♦ BELLE LETTRE DE BRUXELLES À SA MÈRE.

Il s’ennuie beaucoup :
« je pense combien je suis heureux près de toi, […] je rumine souvent comment je pourrai réparer tout ce que j’ai à réparer, [...] je suis épouvanté de la grosseur de la tâche »… Il espère « aller prochainement à Paris avec une certaine quantité de manuscrits, pour en tirer de l’argent, et diminuer d’autant ma dette ici ; car je ne peux pas consentir à manger d’avance les 4000 fr. espérés, sur lesquels, d’ailleurs, il y a tant déjà à prélever ».

De Paris, il ira embrasser sa mère à Honfleur. Il présente son affection à sa belle-sœur, mais enrage de colère contre son conseil judiciaire Narcisse ANCELLE :
« On a découvert que Mad. Ancelle avait une âme sensible. Vraiment ! j’en douterai toujours. [...]
M. Ancelle me conseille de revenir sans payer en laissant mes manuscrits et mes livres !!! Ah ça ! Il est fou, archifou ! Je t’aime, je t’aime beaucoup ; je suis plein de tristesse ; j’ai besoin de beaucoup de force. Demande pour moi cette force à Dieu »...

L’éditeur LEMER lui a écrit : « Il devait conclure avec M. Garnier le 12, avant le départ de ce dernier. Depuis lors, pas de nouvelles. Affaire manquée ? [...]
Les gens qui ne sont pas exilés ne savent pas ce que sont les nerfs de ceux qui sont cloués à l’étranger, sans communications et sans nouvelles.

Je viens d’écrire à SAINTE-BEUVE, pour lui demander s’il a été consulté »...

Correspondance (Pléiade), t. II, p. 525.
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