Lot n° 122

Georges MÉLIÈS. MANUSCRIT autographe signé, L’Illusionniste Legris, [vers 1928] ; 3 pages et quart in-4 (petites fentes réparées).

Estimation : 1 500 / 2 000 €
Adjudication : Invendu
Description
HOMMAGE À L’ILLUSIONNISTE JULES-EUGÈNE LEGRIS, décédé le 1er janvier 1926, destiné à Passez Muscade, bulletin trimestriel des prestidigitateurs.

« Legris ! Nom prestigieux qui tint l’affiche, au Théâtre Robert-Houdin, pendant 20 années consécutives ; un véritable record !!.. Puis, après la guerre, sa carrière brillante se continua pendant près de 8 ans encore au Cabinet fantastique du Musée Grévin »…

Méliès raconte comment il fit la connaissance de Legris, cordonnier, spectateur assidu au Théâtre Robert-Houdin, si désireux de devenir prestidigitateur qu’il lui demanda un emploi quelconque dans la salle. « Peu de temps après, ayant monté le Rêve de Coppélius, (illusion d’optique qui se présentait, à part, dans le foyer, pendant les entr’actes), je lui offris de tenir le rôle de Méphistophélès, le démon qui, à la prière de l’horloger Coppélius, venait animer la poupée Coppélia qu’il venait de construire. C’était une saynète fantastique à 3 personnages ; il accepta, et se tira fort bien de cette tâche de comédien »…

Trois ans de suite, Legris présenta diverses illusions et se fit connaître, tout en profitant du contact journalier avec Harmington et Raynaly pour « s’initier aux mystères de l’art magique, et se perfectionner graduellement. Enfin, lorsque “Harmington” (Fauque, de son vrai nom) quitta le théâtre, après 9 ans d’exercice, Legris m’assura qu’il se croyait assez sûr de lui, pour tenir l’emploi d’illusionniste sur la scène principale »…

Succédant à Jacobs, Duperrey et Raynaly, « il arriva très rapidement, à exécuter toutes ses expériences, avec adresse, brio, et entrain […]. Il excellait dans les tours de présentation et les grands trucs qu’il menait “tambour battant”, sans longueurs fatiguantes et inutiles, ainsi que dans le tour des grands drapeaux, et dans toute la série des doubles empalmages, importés par les Américains »…
Embauché par le Théâtre aux Armées américain, il amusa les troupes mais s’amusa moins de porter l’uniforme du soldat. Épuisé, il mourut peu après avoir cessé son service au Musée Grévin.
« C’était un excellent camarade, aimé de tous, grand collectionneur de tout ce qui avait trait à notre art, et il fut aussi, dans ses moments de loisir, un guignoliste émérite, au Parc des Buttes Chaumont »…
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