Lot n° 115

Franz LISZT. L.A.S., [Bückeburg] 20 février 1851, [à Auguste JAL] ; 4 pages in-8, cachet de cire noire aux armes rapporté en haut du premier feuillet, avec note explicative de Jal.

Estimation : 2 000 / 2 500 €
Adjudication : 2 500 €
Description
♦ LETTRE AMUSANTE SUR LES PRÉTENTIONS D’UN ANCIEN DOMESTIQUE.

Pour ce qui est de cet individu, « il y a malheureusement tout lieu de craindre qu’à sa cécité physique, il se soit joint un aveuglement complet sur les espérances ou les prétentions qu’il pourrait conserver à l’endroit de ma générosité.

Mr BECKER a été à deux reprises à mon service comme valet de place – en 41, – et en 44 pendant trois ou quatre mois en tout. Ses appointemens étaient de cinq francs par jour. Ils lui ont été constamment et régulièrement payés. De la fin juillet 44 jusqu’au commencement de mai, 45, il m’accompagna comme courrier de voyage dans le midi de la France, en Espagne et en Portugal, en remplacement de mon valet de chambre anglais que j’avais laissé à Paris pour apprendre à baragouiner le français, et qui vint me rejoindre au commencement de mai 45, à Marseille.
Durant ces 9 mois, Becker, dont j’ai toujours eu lieu d’être parfaitement satisfait, mais qui ne pouvait entrer définitivement à mon service ainsi que je l’en avais prévenu, vu que je n’avais aucune raison de renvoyer mon valet de chambre anglais qui m’a servi pendant près de 10 ans, et que je n’avais d’ailleurs nul besoin de deux gaillards de luxe à camper derrière ma voiture, – Becker fut également payé à raison de 5 francs par jour, et reçut en surplus quelques cadeaux »…
Liszt apprit plus tard que son secrétaire BELLONI avait remis quelques petites sommes à Becker à titre de secours, mais il n’a jamais été question d’une pension, ou d’un cadeau de 6000 francs :
« 6000 francs de cadeau à Becker, pour un an de service, m’aurait d’ailleurs moralement obligé à donner 60 000 francs à mon valet de chambre »…
Il recommande cependant Becker « à la charité si zélée de Madame Jal » ; « j’informerai aussi Mr Belloni, de mon intention de venir quelque peu en aide à Becker, tout en laissant dans le domaine de la poésie fantastique les lubies de capital ou de pension »…
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