Lot n° 94

GROOTE TAFEREEL DER DWAASHEID (Het), vertoonende de opkomst, voortgang en ondergang der Actie, Bubbel en Windnegotie, in Vrankryk, Engeland, en de Nederlanden, gepleegt in den Jaare MDCCXX. S.l. [Amsterdam], 1720. 5 parties en un volume in-folio,...

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : 7000 €
Description
veau marbré, dos orné, coupes guillochées, tranches rouges (Reliure de l'époque).
♦ Édition originale de ce célèbre ouvrage satirique hollandais dénonçant les conséquences désastreuses de la spéculation provoquée par John Law (1671-1729) et ses suiveurs français.

Ce recueil fut publié par les libraires amstellodamois Isaak Stokmans, Hendrik Bosch et Salomon Schouten.
Son titre peut être traduit par Le Grand tableau de la folie, démontrant l'origine, le développement et la chute du commerce des actions et valeurs fallacieuses qui se produisit en France, en Angleterre et dans les Pays-Bas dans l'année 1720. Il comprend de petites comédies et pièces satiriques en vers sur la banqueroute de Law et sur les actionnaires malheureux des compagnies d'assurances, de navigation et de commerce.

Extraordinaire et vigoureuse illustration comprenant soixante-quinze planches gravées en taille-douce, dont deux frontispices, un portrait de Law et une quarantaine de planches doubles ou dépliantes.

Parmi les cartes, on trouve celle de la Louisiane, une autre avec des indigènes du Mississippi, deux jeux de cartes satiriques sur deux feuilles avec un titre et 53 pièces chacun, les portraits de Law, de son épouse et du roi Jacques III d'Angleterre. Avec la protection du Régent, Law fut autorisé à fonder une banque privée (1716) dont les billets furent admis en qualité d'espèces dans les caisses publiques. Law s'engagea alors à rembourser les billets au cours original contrairement au métallique dont le cours légal était variable. Il fonda la Compagnie d'Occident qui avait le monopole de l'exploitation de la Louisiane, le privilège du commerce avec le Mississippi, la Chine et les Indes, le monopole du tabac, la refonte et la fabrication des monnaies et le recouvrement des impôts directs (1717-1718). En 1718, l'institution de Law devint banque d'État et suscita la plus extraordinaire fièvre de spéculation. La rue Quincampoix devint le théâtre d'un agiotage effréné. Law, au demeurant honnête, trop confiant dans son système, émit une grande quantité de billets non soutenus par les réserves métalliques du pays. La panique se déclencha en février 1720, peu après que Law eut été nommé contrôleur général des Finances. À la fin de la même année la banqueroute est complète et Law doit fuir à Bruxelles. Après une errance dans plusieurs pays, il mourut à Venise dans l'indigence. Ensemble des planches très bien conservé. Sans la section intitulée Copye van een Brief geschreeven aan de Heer N. N. (10 pp. de texte sous pagination séparée) ; pièce de titre renouvelée. Kress, n°3217 – Goldsmiths, n°5829 – Muller, n°3535 – Sabin, n°28932 – A. H. Cole, The Great Mirror of Folly..., Harvard, 1949 – Frans De Bruyn, « Het groote tafereel der dwaasheid and the Speculative Bubble of 1720 », Eighteenth-Century Life, XXIV/1, 2000, pp. 62-87.
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