Lot n° 137

LE MONNIER PIERRE-CHARLES (1715-1799) - ASTRONOME. 2 L.A.S., Paris 1749-1767, [au Comte de TRESSAN] ; 3 et 1 pages in-4.

Estimation : 800 / 1000
Adjudication : 910 €
Description
2 signed autograph letters, Paris 1749-1767, [addressed to the Count of TRESSAN] ;
3 pages and 1 page in-4.27 mai 1749.

Longue lettre analysant les chances d'une place pourTressan à l'Académie des Sciences, dans le contexte du nouveau ministère : «vous avez demandé à M. d'ARGENSON la 1ere place d'associé libre et d'etre surnumeraire supposé qu'il en vacque une bientost : mais outre que cela est peut-être fort éloigné, je doute fort que M. d'Herouville la demande.
On m'a dit que du tems de M.MAUREPAS, il avoit refusé cette place. Veritablement celles d'honoraires sont bien plus flateuses, par ce qu'on y peut presider et qu'un genie de premier ordre peut procurer bien des avantages reels aux sciences en moins d'une année que cette presidence peut l'occuper ; mais on nous avoit donné du tems de M. de Maurepas un genre d'honoraires et de presidents si singuliers, qu'il nous a semblé qu'on avoit eû dessein de les atteler avec nos pedants, plustost à l'ariere qu'au devant de la charrette»...
L'éloignement du candidat devait cependant l'empêcher d'agir auprès du ministère, alors que Mme de Chaulnes et M. d'Hérouville ont tout fait pour réussir dans cette affaire, mais peut-être inutilement :
«Il y a 4 jours qu'étant a St Germain a l'hotel de Noailles, M. le duc d'Ayen, me dit que le Roy s'étoit expliqué déjà à ce sujet, et que la place d'honoraire etoit destinée a M. le Comte de MAILLEBOIS»...
On ne connaissait pas à Maillebois de goût pour les sciences, et dans le peu de temps que Le Monnier l'a vu, «etant a moitié distrait dans le moment par des observations de la lune et d'etoiles qui passoient alors au meridien, je n'ai pu decouvrir pour quelle partie des mathematiques ou de phisique il avoit le plus de penchant»... L'Académie a aussi 8 associés étrangers, et 6 associés libres, mais M. de Maurepas n'a jamais souhaité augmenter le nombre de ceux-ci : ne pourrait-on pas solliciter le consentement de M. d'Argenson, à ce propos ? Il voudrait enfin son aide pour le réconcilier avec M. FOLKES, à Londres... 2 janvier 1767.

«Avant les voïages faits en 1761 on ignoroit si la Parallaxe du soleil [...] n'etoit pas de 6" ou de 15".
Le 1er cas eloignoit excessivement le soleil. Ceux qui ont supposé 10" seulement en ont deduit la distance à la Terre d'environ 33 millions de lieuës.
Or l'on sçait aujourd'hui que la Parallaxe est de 7 à 10 secondes, d'où il s'ensuit que le soleil est plus loin que 33 millions de lieues.
On a donc tort de la supposer anuellement de 27 à 28 millions [...].
Quant a la 2e question, je trouve qu'on peut supposons les diametre de la Terre et du Soleil dans le rapport de 1 à 100 sans se tromper sensiblement, ce qui donneroit 286 500 lieues pour le demi diametre du Soleil. J'ignore sur quoi se fondent ceux qui le reduisent à 254 773 : peut-être corrigent-ils quelque chose avec NEWTON sur l'angle apparent, parce que nos lunettes nous le feroient voir trop grand.
Mais cette conversion auroit besoin de preuves fondées sur l'optique»...
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