Lot n° 49

■HUGO VICTOR (1802-1885) - Marion de Lorme.Paris, Michel Lévy. 1873. In-8 ; maroquin grenat, filets et roulette dorées en encadrement sur les plats, fleurons aux angles.

Estimation : 15 000 / 20 000
Adjudication : 16 016 €
Description
Filet sur les coupes.
Tranches dorées sur témoins.
Encadrement intérieur.
Couvertures et dos conservés [Mercier sr de Cuzin].(4)-xi-(5)-160 pp.
Frontispice gravé à l'eau-forte par Léopold Flameng, tirée sur Chine appliqué.

Marion de Lorme.
Paris, Michel Lévy. 1873.
In-8,(4)-xi-(5)-160 pp.,

frontispiece with engraved etching byLéopold Flameng, dark red morocco, gilt ornamentation, gilt edges, covers and back preserved [Mercier sr de Cuzin].(4)-xi-(5)-160 pp.
Paris, Michel Lévy. 1873.
In-8 ; red morocco leather, golden patterns on the edges of the flat sides, jewels at the corners.

► Un des 25 exemplaires numérotés sur papier de Hollande, seul grand papier après 25 Chine.

Nouvelle édition comportant une préface inédite de Victor Hugo, datée du 1er février 1873 à Hauteville House (Guernesey).

► Exceptionnel exemplaire enrichi :

• 6 pièces autographes autour de Marion de Lorme, de Victor Hugo, de Gérard de Nerval et des deux comédiens ayant créé les rôles principaux, Marie Dorval et Pierre Bocage.
• 12 aquarelles signées d'Oreste Cortazzo.

▬Lettre autographe signée «Victor H.»
• à Pierre Véron.
Hauteville House, 18 janvier [1873] :

«... Je voudrais bien être à Paris, car je vous verrais, car je pourrais serrer votre main et baiser la main de votre noble et gracieuse femme. Et puis j'aurais mes enfants, les grands et les petits, et vous savez que je suis un grand père vrai, c'est-à-dire abruti et imbécile d'adoration pour ces chers petits êtres qui commencent quand nous finissons. Marion aussi aurait besoin de moi, je sens et je sais bien cela, mais que faire ? Paris me réclame et la solitude me tient. J'ai une chose importante à finir [son roman Quatre-vingttreize], Deo volente, et je ne puis achever cette chose que dans la grande concentration du travail sans distraction et sans relâche.
Vous en jugerez plus tard, et vous ne me donnerez peut-être pas tort.
En attendant, aimez-moi toujours un peu, remplacez-moi à Marion, et près de Marion, dites à Madame Favart mes voeux passionnés pour son succès...» (3 pp. in-8).

Le journaliste Pierre Véron (1831-1900) fut très proche de Victor Hugo à la fin de sa vie.
En 1858 il était entré au journal Le Charivari, et en fut le collaborateur jusqu'en 1899.
Il publia un grand nombre de romans traitant de la vie parisienne.
Dans sa préface inédite, datée du 1er février suivant et écrite pour la présente édition, Hugo reprit quasiment les termes de cette lettre, particulièrement sur la solitude nécessaire du travail à achever.

▬ Lettre autographe signée «Vor Hugo»
• à son éditeur Eugène Renduel.
Paris, 1er septembre [probablement 1831].

«... Le Courrier du Théâtre qui parle de Marion de Lorme tous les jours n'a pas reçu d'exemplaire.
Il serait important et urgent, n'est-ce pas, de faire aujourd'hui même l'envoi à M. Charles Maurice... au Courrier du Théâtre...» (une p.in-8, adresse au dos).Une pièce autographe signée «Vor Hugo», adressée à son éditeurEugène Renduel.
S.l., 29 août 1831.

«J'ai reçu de M. Renduel la somme de cinq cents francs pour solde définitif des cinq premiers cents exemplaires de Marion de Lorme...» (une p. in-12 oblong).Gérard de Nerval (1808-1855)

▬ Lettre autographe signée de son vrai nom «Gérard Labrunie»,
• [à PierreNicolas Ferdinand Papion du Château.
Paris, 11 août 1831].

«C'est ce soir Marion de Lorme de V. Hugo ; si vous ne craignez pas d'y assister au sein des bandes romantiques venez à 5 heures précises au café-théâtre de la Porte Saint-Martin ce soir jeudi, je vous ferai entrer avec moi. Je ne puis vous envoyer un billet vu qu'ils sont tous de cinq personnes, et de plus nous serons aux 2es galeries mais nulle représentation de longtems ne présentera la physionomie de celle-ci où les deux écoles seront aux prises.
Je ne vous demande pas si vous êtes pour M. Hugo, de toute façon vous serez obligé d'en être...» (une p. in-8).

La pièce, écrite en 1829, avait d'abord été interdite et ne fut créée que ce 11 août 1831. Cette lettre figure parmi les dix premières lettres connues signées de Gérard de Nerval.

► Exemplaire exceptionnel.

▬ Ex-libris :
•Arthur Meyer
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