Lot n° 342

STENDHAL - Lettre autographe à André-Marie Ampère, signée H. Beyle, datée Civita-Vecchia, 17 Décembre 1834.

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Adjudication : 4 375 €
Description
3 pages ½ in-4 (261 x 204 mm), adresse autographe, cachet de cire rouge, marques postales, sous chemise demi-maroquin noir moderne.

►Intéressante lettre au grand physicien Ampère, après le naufrage dont a été victime son fils.

Consul de France à Civitavecchia, Stendhal donne ici au célèbre physicien André-Marie Ampère (1775-1836) des nouvelles de son fils Jean-Jacques-Antoine, naufragé sur les côtes italiennes, près de Porto Ercole.... Il est en parfaite santé, mais les lois de la 40ne l'ont retenu 36 heures sur un rocher. C'est ce que le naufrage a eu de plus pénible. L'accident a eu lieu le 11 décembre, par le plus beau temps, et Stendhal, qui a constaté que les récits étaient contradictoires, a pris des mesures pour renflouer le bateau, le Henri IV: J'ai envoyé 3 bâtimens et 60 hommes sur le lieu du sinistre.[...] Le capitaine Andrew doit avoir 150 hommes au travail, mais j'ai peu d'espoir que le bâtiment se délivre. Stendhal a d'ailleurs déjà écrit au fils d'Ampère, pour lui proposer une aide financière. M. votre fils travaillait à Rome 6 h. par jour, il a trouvé tous les livres dont il avait besoin pour l'histoire de la littérature au 5e siècle, dans les bibliothèques de Rome... Il ajoute un post-scriptum, daté du 18 décembre à midi, sur le feuillet portant l'adresse, pour des nouvelles plus fraîches: M. votre fils est parti hier, et aujourd'hui 18, doit être à Sienne. Il y a une route qui de Grossetto mène à Pise, peut-être M. votre fils aura choisi cette route qui plus directement mène à Livourne. Je pense que pour ma part, il sera fort content de s'être trouvé à pareille bagarre, cela doit être curieux.

Ami de jeunesse de Mérimée, voyageur et chercheur infatigable, Jean-Jacques-Antoine Ampère (1800-1864), maître de conférences à l'École normale de 1830 à 1834, occupait depuis 1833 la chaire de littérature du Collège de France. Stendhal comptait sur sa voix pour obtenir la chaire d'histoire des beaux-arts. En 1847, il entrera à l'Académie française. On lui doit un très grand nombre de publications, dont une Histoire littéraire de la France avant le XIIe siècle (1839), sans doute l'ouvrage auquel Stendhal fait allusion dans sa lettre.

Correspondance générale, éd. V. del Litto, Champion, 1999, t. V, n°2435.

Petite déchirure par bris de cachet touchant à un mot.
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