Lot n° 51

NONNOS DE PANOPOLIS. Les Dionysiaques ou les voyages, les amours, et les conquestes de Bacchus aux Indes. Traduites du Grec [par C. Boitet de Franville]. Paris, Fouet, 1625.

Estimation : 2 000 / 2 500 €
Adjudication : 2000 €
Description
In-8 (168 x 102 mm), maroquin rouge, décor à la Du Seuil, semé d’hermines au centre des plats et dans les compartiments du dos, tranches dorées (Reliure de l’époque).

►PREMIÈRE ET SEULE ÉDITION de la seule traduction en langue vernaculaire, due à l’helléniste Claude Boitet de Franville, du roman épique composé par l’écrivain antique Nonnos de Panopolis au Ve siècle après J.-C. Une grande partie du récit est consacrée à l’expédition que mène Bacchus contre les Indiens des contrées dominées par les Perses et conquises par Alexandre.

►Cet exemplaire d’un récit très amusant et plein d’exotisme a très probablement été utilisé au début des années 1640 pour L’ÉDUCATION DU JEUNE LOUIS XIV (essais d’écriture d’une main enfantine recopiant un modèle, « Loui Roi de France et de Navarre », sur la garde volante).
L’initiation à la lecture et à l’écriture commençait à l’époque des gouvernantes, avant que l’enfant-roi ne soit confié aux hommes dans sa septième année : « Les princes commencent vers 4 ans, par un apprentissage direct de l’écriture qui précède la lecture » (Pascale Mormiche, Devenir prince : L’école du pouvoir en France. XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, 2009, pp. 166-167).

Le texte représentait une tradition dans la famille royale française, puisque l’édition princeps en grec des Dionysiaques, publiée à Anvers en 1569, servit immédiatement de base au programme décoratif complexe inventé par le poète helléniste Jean DORAT et exécuté par NICCOLO DELL’ABATE et son fils pour l’Entrée de Charles IX et d’Elisabeth d’Autriche à Paris en 1571.

Plusieurs des tableaux les plus énigmatiques de POUSSIN illustrent des épisodes du poème de Nonnos.
Le peintre possédait très probablement un exemplaire de l’édition de 1625, qui a alimenté son intérêt jamais démenti pour le thème de Bacchus.

►TRÈS JOLIE RELIURE DE LE GASCON, au semé d’hermines disposé en triangle.

Incomplet du frontispice de Crispin de Pas. Petites taches d’encre sur les plats, charnières un peu fragiles en tête.

Malcolm Bull, « Poussin and Nonnos », The Burlington Magazine, November 1998, No. 1148 – Vol. 140.
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