Lot n° 114

Marquis de MARCILLAC. Agent des Princes. 2 manuscrits signés. S.d. (février-avril 1815). 3 pp. ½ in-folio et 7 pp. ½ in-folio.

Estimation : 500
Description
État des services du Marquis de Marcillac depuis son émigration comme agent des Princes, jusqu’à sa nomination comme Préfet, auquel est joint la copie d’attestations diverses justifiant la carrière du Marquis.
Au printemps de l’année 1792, (j’avais alors 22 ans), je fus envoyé en Hollande par mon oncle le Marquis de Laqueuille, pour négocier un emprunt de 2,000,000 pour les Prince français qui étaient à Coblentz (…). On apprend que cet emprunt fut traité auprès des banquiers Cohen & Osy, le Marquis de Laqueuille se portant caution sur ces biens et ceux de sa mère. Le Marquis de Marcillac fut par la suite employé par son oncle nommé plénipotentiaire près l’Archiduchesse des Pays-Bas à Bruxelles. J’eus la mission flatteuse d’aller complimenter Mr de Beaulieu, de la part de Mgr Comte d’Artois pour la 1ère victoire qu’il remportât sur les troupes républicaines (…). Il fut présent à l’affaire où Gouvion St-Cyr fut tué, avant d’être mis dans la confidence d’un projet d’enlèvement du Dauphin : Dans le mois de juin, S.M. Louis XVI forma le projet de faire sortir le Dauphin de France. Le Mquis de Laqueuille était chargé par le Roi de cet enlèvement (…).
Le projet n’eut pas son exécution par suite du contr’ordre d donné par le Roi. M. le Chv de Ferque, actuellement prévôt à Reims (…) et moi sommes les seuls qui eurent connaissance de ce projet de Louis XVI (…).
Il fit la campagne de 1792 comme aide de camp du Marquis de Laqueuille, Adjudant-Général du Comte d’Artois et commandant la coalition de la noblesse d’Auvergne. Après Cobourg et la prise de Valencienne, il partit en Espagne commander une compagnie de cavalerie dans la Légion formée par le Marquis de Saint-Simon, puis dans l’armée de Catalogne aux ordres du Général Don Ventura Caro. Il fut ensuite envoyé en Angleterre, pour les combinaisons royales dans l’Intérieur, fit partie des pourparlers de réconciliation entre l’Espagne et le cabinet St-James en 1796, mission pour la cause des Bourbons qui, selon Marcillac, eut quelqu’influences sur les décisions des chefs vendéens ; Mr le Duc d’Havré a eu connaissance de cette mission que peuvent attester MM. de Bourmont et de Bruslard (…). En 1799, il se rendit en Italie auprès du Maréchal Souvarov qu’il suivit en campagne attendant son entrée en France pour aller prendre le commandement de la province de Rouergue qui m’était confiée. Rentré en France en 1800, il s’occupa de « l’Organisation Royale ». Lors du Mouvement royaliste dans ce département en février 1814, le Comité royal me proposa le commandement des troupes (…).
J’acceptai la préfecture croyant pouvoir rendre des services plus utiles, fut le premier en avril à reconnaitre le Gouvernement légitime dans le département, fit arrêter un convoi destiné aux troupes du Maréchal Soult à Toulouse, pour le renvoyer vers les troupes du Duc d’Angoulême. Lors des Cent-Jours, il était commandant le département de l’Aveyron, lorsque le Général Waldec venait l’arrêter sur ordre de Suchet. Le 25 juin, les habitants de Villefranche arborèrent de nouveau le Drapeau blanc quoique tout le midi fut comprimé par les autorités napoléonistes. La rentrée du Roi dans Paris n’y fut connu que le 13 juillet (…).
Nommé préfet de l’Aveyron par le Duc d’Angoulême, son poste ne fut pas confirmé et dut reprendre la sous-préfecture de Villefranche et rétrogradé dès août comme colonel d’État-Major et président du Premier Conseil de Guerre, etc.
Suit la copie des diverses attestations, paraphé par le Marquis de Marcillac, justifiant de son dévouement et de son action politique lors des Cent-Jours, au nom du Comte d’Artois (qui apporte son certificat), du Duc de Lorges, du Baronde Vitrolles, de M. de Montvallat, du Chevalier d’Ardène, du Vicomte de Laitre, du Comte Dessaix, de Fouché Duc d’Otrante ( !), du Marquis de Curières, du Baronde Pujot.
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