Lot n° 232

Alfred de VIGNY. L.A.S., 25 août 1826, [à Édouard Delprat, avocat à Bordeaux] ; 4 pages in-8 (tache d’encre et petit manque marginal sans perte de texte).

Estimation : 1000 / 1200
Adjudication : 1 400 €
Description
Belle et longue lettre sur ses amis de Bordeaux et son roman Cinq-Mars. « Il est un dégré de confiance et d’amitié qui brave l’absence des formes et leur survit toujours […] Vous me pardonnez mon silence et moi le vôtre quoique je sois le premier coupable. J’ai embrassé votre frère que je crois et souhaite aussi heureux que je le suis et près de sa bonne et sensible mère. Ma chère Lydia, souffrante pendant près d’une année est à présent fraîche, rose est heureuse, mais sans enfant. Hélas ! c’est ma seule peine, passagère j’espère. Pendant six mois de l’hyver dernier j’écrivis ce Cinq-Mars qui est né au mois de Mai pour le public. Je vous envoie sa seconde édition, n’ayant pas voulu vous donner un livre sans succès et vous écraser de si loin. Celui-ci en a plus que je ne l’eusse cru, il a pris le flot des idées publiques. C’est un hasard, il y a de meilleures choses qui n’en ont pas ». Il aimerait avoir de ses nouvelles : « Suivez-vous votre belle carrière ? Ne vous y arrêtez pas un moment. Toutes les gloires peuvent en sortir ». Il s’enquiert de Pierre Hervé (avocat et homme politique bordelais) : « J’ai pensé à lui en dessinant l’avocat Fournier de Cinq-Mars. Dites-le lui et que je l’aime toujours tendrement, comme nous savons aimer les beaux caractères et les beaux talents. Mes souvenirs me ramènent sans cesse à Bordeaux, ville gracieuse pour moi, telle qu’il ne s’en remontra jamais sur mon passage ; et dans laquelle je connais tant de gens distingués que je m’attends chaque jour à une explosion de vous tous »... Il le prie de demander à Théodore Delbos « une note des prix de tous ses vins des moindres aux plus chers »…
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