Lot n° 222

Victorien SARDOU (1831-1908). L.A.S., Marly-le-Roi 4 juillet 1891, à un confrère ; 3 pages et demie in-8.

Estimation : 150 / 200
Adjudication : 300 €
Description
Sur sa pièce Thermidor qui vient d’être censurée, et sa passion pour l’histoire de la Révolution. Il a ai lu tout d’un trait le livre de son confrère : « C’est du tour le plus vif et le plus français, d’une langue (on dirait aujourd’hui écriture) excellente et on ne peut plus spirituelle, et le pastiche est réussi au point que vous auriez pu le donner pour les mémoires authentiques de Stella oubliés au fond d’une armoire : tout le monde y eut été pris. J’ai retrouvé là ce qui m’avait enchanté dans le Mariage d’un Jacobin une si parfaite connaissance des mœurs, du caractère et du langage de ces temps-là que l’on croit vraiment entendre les héros eux-mêmes raconter leurs propres aventures »... Il revient sur le désaccord supposé « entre les façons de voir de votre héroïne et les miennes » et cite à propos de la Terreur « le grand Carnot, ce pleutre qui a servi et trahi successivement tous les régimes »… « Quel joli passage à inscrire pour épigraphe en titre de la brochure de ma pièce. [...] Je citerais volontiers ce passage au petit-fils [Sadi Carnot], puisqu’on ne peut pas se donner, à Versailles, le jour où il célèbrera la fête d’Hoche, le régal de rappeler à ces saltimbanques que ce Hoche allait être guillotiné en thermidor par le grand-père, aux accents de cette Marseillaise, qu’ils gueulent et dont l’auteur était décrété d’accusation par ce même grand-père ! »...
Partager