Lot n° 169

Jehan RICTUS. Manuscrit autographe signé, [Le Cœur populaire, vers 1914] ; 55 pages in-4 écrites au seul recto.

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : 2 500 €
Description
Beau manuscrit de dix poèmes (sur quatorze) pour Le Cœur populaire. Poèmes, doléances, ballades, plaintes, complaintes, récits, chants de misère et d’amour en langue populaire (1900-1913), publié en 1914 chez Eugène Rey. Le manuscrit, mis au net, a servi à la composition du volume ; chaque pièce est paginée séparément ; une note de l’auteur, signée de ses initiales, donne des instructions à l’imprimeur à la fin de la première pièce. On relève quelques ratures et corrections ; des vers à imprimer en italiques ou à détacher sont soulignés au crayon bleu. Le Piège, 12 pages : « Les soirs de Mai quand l’Ovréïer sort de l’usine ou d’l’atélier libre et pas gai, sa jornée faite »… Complainte des Petits Déménagements Parisiens (Le Petit Terme), 5 pages : « Badadang boum ! Badadang d’zing ! Janvier, Avril, Juillet, Octobre… Quoi c’est que c’chambard dans Paris »…. Les Petites Baraques. Sept ans, 3 pages : « – M’man ? Laiss’moi voir les p’tit’s baraques »… La Frousse. Onze ans, six ans, 3 pages : « – Hé ! tu dors pas ?... Caus’moi Mémaine »… Farandole des Pauv’s tits fan-fans morts (Ronde parlée), 4 pages : « Nous on est les pauv’s tits fanfans les p’tits flaupés, les p’tits foutus à qui qu’on flanqu’ sur le tutu »… Les Monte-en-l’air. L’Apprenti, 5 pages : « – Vas-y Julot, vas-y vieux frère faut m’mett’ dedans c’te lourde-là »… Chanson de l’Étrangleur (dans la manière archaïque), [titré L’Étrangleur dans le recueil], 3 pages, avec la mention « (argot d’escarpe) » sous la signature : « Je l’ai “apaisée” La Vieille la Vieille Et j’ai ratissé Son jaune et son blanc »… Jasante de la Vieille, 7 pages plus page de titre donnant l’explication de Jasante « Prière (en argot) » et Vieille « Nom donné à la Mère (argot du peuple) » : « – Bonjour, c’est moi… moi ta m’man J’suis là, d’vant toi au cèmetière »… Berceuse pour un “Pas-de-Chance”, 5 pages : « Do, mon pétiot, do, ma tototte… Te viens d’t’effondrer su’ l’crottoir »… La Grande Irma, 6 pages plus titre : « O Maman, ma Maman jolie, nous nous sommes bien promenés ce Dimanche de permission »… Manquent au manuscrit quatre poèmes qui complètent Le Cœur populaire : Idylle, La Charlotte prie Notre Dame, Pauvre Julien et Conseils.
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