Lot n° 168

Jehan RICTUS (1867-1933). 8 L.A.S. à divers correspondants, Paris 1898- 1931 ; 22 pages formats divers, une enveloppe.

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 580 €
Description
31 mars 1898, à Paul Fort (signée « Gabriel Randon Jehan Rictus »), le remerciant et le félicitant pour son livre dédicacé [Le Roman de Louis XI] : « Il m’apparait comme le couronnement en harmonie et sérénité, de ses prédécesseurs. À présent défiez-vous du procédé – je vous dois cet avertissement que je m’adresse aussi à moi-même. […] Je garde de vous, et ce livre en est une nouvelle preuve, l’impression que vous êtes peut-être l’artiste possédant le plus magnifique don d’images de notre temps »… 21 octobre 1900, au journaliste Carl Stranger, à propos de son article sur Doléances et sur les Soliloques dans L’Union Républicaine : « Je suis très reconnaissant à ceux qui osent dire ce qu’ils pensent de mes œuvres sans trop plaider […] l’indulgence ou la pitié bourgeoises : car avant tout ce sont des lieds de révolte »… –9 janvier 1907, à un ami critique (« mon vieux »), à propos de son roman Fil de Fer : « Vous me peignez comme un croque-mort. Cependant à côté de pages tristes je le reconnais, il y a dans Fil combien de bonne humeur, de comique ou d’humour, qui est le comique de la douleur… Vraiment mon personnage est plein de joie »… Il lui enverra la suite des aventures de Fil de Fer dans quelques mois… – 19 décembre 1912, [à Alfred Vallette ?], annonçant un bref voyage à Bruxelles. – 27 février 1919, à son « cher lieutenant » : « Puisque vous êtes si chouette en voici une autre, de connerie, et d’un autre genre. […] Là, c’est tout simplement l’envie délirante de renouer avec les Boches… Il y a quelque chose d’anormal et d’obscène dans ce goût, qu’ont un tas de jeunes gens de se faire enfiler, moralement et physiquement par les Teutons ! L’inaptitude à haïr les ennemis de son pays est un des nombreux signes d’abrutissement du caractère et de l’intelligence »… 12 janvier-19 mai 1929. 3 lettres à M. Broussouloux. Il l’informe de la parution d’un article sur Louise Michel dans le Mercure de France… – Réaction à un article de Ponsot : « Pour me diminuer il me traite de chansonnier montmartrois. Je m’en fiche. Je préfère, comme bien vous pensez, les avis enthousiastes et répétés de Léon Daudet. Chansonnier !!! Je n’ai jamais pu ou su faire une chanson à moins qu’on considère, ce qui est peut-être plus vrai, que mes Poèmes sont, en effet, des Chansons parlées et rythmées puisque j’ai découvert le chant et la cadence musicale du langage populaire »… – Au sujet du buste dont la reproduction orne son papier à lettres : « Pour caser ce buste à des amateurs, il en faudrait faire faire une réduction. D’où, frais considérables. Il est d’une femme Mme Bianchi. Je l’avais suppliée de ne me faire qu’un médaillon de profil. Elle n’a rien voulu entendre. De sorte qu’elle a accouché de cette effigie banale, banale, et à la portée de tous les manieurs de glaise »… Des admirateurs corses, ayant vu ce portrait, lui ont fait imprimer ce papier à lettres à son effigie…
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