Lot n° 162

Armand de PONTMARTIN (1811-1890). 5 L.A.S. et un poème autographe signé, 1862-1889, à Joseph Roumanille ; 13 pages in-8 et 2 pages in-4.

Estimation : 300 / 400
Adjudication : 420 €
Description
Intéressante correspondance du critique au félibre. Paris 29 avril et 29 mai 1862. Longues lettres sur le scandale causé par la sortie de « mon petit livre rose », Les Jeudis de Madame Charbonneau. Il décrit la véritable cabbale d’« offensés » qui se monte contre lui, qui semble autant l’amuser que le désoler : « C’est surtout dans le Faubourg Saint Germain que Mme Charbonneau fait fureur, grâce à certain chapitre qui, je le crains, aura encore plus de succès à Avignon qu’à Paris ». Rien de bon ne résulte de tout cela et il regarde à présent sa carrière littéraire comme quasiment terminée. Il prie son ami libraire d’être très prudent quant au débit du livre : « ne le refusez pas aux acheteurs, mais, je vous en conjure, n’ajoutez rien qui puisse faire croire que nous cherchons à surexciter la curiosité »... On voulait lui faire quitter Paris, suite aux menaces de provocations et d’insultes proférées contre lui à l’occasion de la sortie de la seconde édition de l’ouvrage, mais il pense qu’un départ serait peu héroïque et risquerait d’être fort mal interprété. Il accepte que Roumanille publie ses « mauvais vers » (voir le poème joint), en les faisant précéder du paragraphe suivant : « On fait circuler dans les salons de Paris, à propos des Jeudis de Madame Charbonneau, les vers suivants, que l’on attribue à M. de Pontmartin lui-même : nous ne serions pas étonnés qu’il en fût l’auteur ; rien ne nous étonne plus de la part de ce diable d’homme »... 16 mai 1865. Il donne de bonnes nouvelles de l’Exposition Universelle, qui feront plaisir à leur ami le peintre Auguste Bigand qui expose au Salon et dont La Fuite de Néron a été remarquée : « Le Salon est un fouillis, et à moins d’être très beau comme Breton, très officiel comme Cabanel, ou incroyablement laid, indécent et grotesque comme Manet [Olympia !], on n’a pas toujours chance d’être vu et remarqué », etc. Les Angles 22 octobre 1867. Il est désespéré mais, encore grippé, il lui est impossible de venir et prie de l’excuser auprès des chers Félibres : « En fait de Mistral, il y en a un que j’admire et que j’aime, et l’autre qui me prend à la gorge »... 6 février 1889. Paul Mariéton lui a aimablement demandé de publier le sonnet dans sa Revue, ce qu’il lui accorde ; il prie d’insérer dans Le Courrier du Midi l’annonce suivante : « La librairie Calmann-Lévy vient de mettre en vente le dixième volume des Souvenirs d’un vieux critique, par notre ami A. de Pontmartin. C’est en réalité le 39e d’une collection qui embrasse une période de près d’un demi-siècle, et qui forme un cours complet de littérature familière. Avignon, chez Roumanille »... La dernière aux Parisiens. Longue pièce de vers signée « A. P. », dédiée « À mon ami Roumanille », charge acerbe sur le monde littéraire et artistique de Paris et les Parisiens, 15 mai 1862.
Partager