Lot n° 95

Paul FÉVAL (1816-1887). 12 L.A.S., [vers 1865-1874, à son confrère et ami Jules Noriac] ; 17 pages la plupart in-8.

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 450 €
Description
Belle correspondance. Il exprime à son confrère toute son admiration, et le remercie de son voyage et de son livre : « Vous ne sauriez croire à quel point j’aime votre manière. Dès votre premier pas, j’ai été votre ami inconnu ». Il parle tant de lui qu’il est célèbre parmi ses amis « pour ma Noriacomanie. […] quand je tombe sur vous, je sais que je vais avoir une bonne heure de joyeuse et délicate philosophie, servie en termes exquis, toujours abondants, jamais prétentieux »… Mardi [1866]. Il lui conseille de lire son dernier opus, La Fabrique de crimes qui a paru dimanche dans le Grand Journal, pour voir « s’il n’y aurait point là une charge théâtrale de haut goût ? En tous cas, ça a l’air d’avoir un succès de grand rire »… Félicitations pour des chansons et pour son roman : « toutes les chansons sont vraies et véridiques. Vos paysans, hum ! hum ! […] ça n’empêche pas votre roman d’être absolumebnt intéressant ». Il vient de terminer « un grand drame à moi tout seul ! La partie comique est énorme. Ça s’appelle Affaire d’honneur ! Il est si frais pondu que je le trouve encore pas mal – mais demain »… 1868. Plusieurs lettres sont relatives à ses problèmes pour la publication de La Rue de Jérusalem, troisième épisode des Habits noirs, fait pour L’Étincelle, depuis été acheté, puis écarté, par le Moniteur. « Ce roman sur lequel je compte comme sur mes yeux m’est demandé par le Constitutionnel […] il sera mal imprimé et publié ». Il aimerait que Noriac le prenne dans Le Soleil : « mon prix au Moniteur et à l’Étincelle était de 50, je descendrai à 40 dans ma détresse »… Il est très triste de se voir forcé de mettre La Rue de Jérusalem au Constitutionnel : « Encore un succès enterré, car je crois que c’était un succès. Toutes les grandes publicités me sont fermées. […] Suis-je donc mort ? »… Dimanche. « Halévy n’a pas trouvé mon drame possible. Tout ce que je fais a l’air maudit »… Il se plaint d’un article « cruel » de M. Villemot : « C’est le seul dans toute la presse, jusqu’à présent, qui atteigne à ce degré de dureté. En général tous les journaux […] étaient favorables. J’aurais donné de l’argent pour que cet article parût ailleurs que dans votre journal »… Dimanche : « Je suis dans un état d’ahurissement profond. Les journaux continuent à dire que je me retire, avant même ma retraite. Je me sens ridicule »…
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