Lot n° 85

Claire de Kersaint, duchesse de DURAS (1778-1828) femme de lettres, amie de Chateaubriand. 8 L.A.S. et 2 L.A., Paris et Andilly [années 1820], au baron de Vitrolles ; 15 pages in-12, la plupart avec adresse.

Estimation : 600 / 800
Adjudication : 850 €
Description
Charmante correspondance mondaine et politique. Dimanche [29 juillet 1821 ?]. La « vieille femme » sera « coquette » au point de dire qu’elle serait charmée de le voir demain soir : « Voilà l’extrémité où vous jette le dégoût de la lecture, si vos autres doctrines ressemblent à celles-là, je les combattrai avec le même avantage mais vous détruirez mes argumens avec quelqu’une de ces belles histoires que vous contez si bien »… Mercredi. Elle s’enquiert des conséquences de sa chute, une aventure étrange qui ressemble à une histoire des Mille et une nuits, et regrette son absence. « Je me souviens de mes coquetteries perdues, le Ciel ne veut pas que nous fassions la paix, disputons-nous toujours, il n’y a pas de mal, c’est une manière de passer le tems »… Vendredi. Taquinerie au sujet d’une énigme dévoilée. « Comment ne pas s’étonner de vous voir, vous ! vous-même ! prêcher l’habileté d’un juste emploi de la médiocrité ! Je ne m’y serois jamais attendu et je suis d’un avis bien contraire car je suis persuadée que nous ne verrons le salut de ce pays-cy, que le jour où l’on appèlera au secours des bonnes doctrines, tous les talens, et toutes les supériorités. Vous voyez que je soutiens votre parti, contre vous-même »… Samedi. « J’espère que vous viendrez bientôt me dire la fin de cette belle histoire. J’ai conté le commencement à Clara et nous ne vivons pas en attendant le dénouement »… Samedi. « Je vous souhaite la bonne année, puisque vous n’êtes pas venu me la souhaiter, je n’ai pas entendu parler de M. de Talaru. Certainement je suis brouillée avec lui, je ne conçois pas pourquoi »… – Elle le charge d’une négociation : « C’est de savoir adroitement pourquoi j’ai perdu M. de Talaru que je voyois souvent et dont j’aime tant le bon esprit et la raison »… – « Assurément je préfère l’illusion à la justice parce qu’elle est un signe d’amitié. Je suis charmée que l’exagération de vos éloges la rende si probable. J’aime bien mieux que vous me voyez comme je ne suis pas, c’est un acheminement vers la sympathie qui n’existe jamais plus sûrement, que lorsqu’on ne peut s’en rendre compte »… Etc.
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