Lot n° 67

Marceline DESBORDES-VALMORE. L.A.S., écrite aussi par son mari Prosper Valmore et leur fils Hippolyte, 31 décembre 1841, à Mme Caroline Branchu, à Orléans ; 2 pages et quart in-4, adresse.

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 500 €
Description
Lettre à trois mains à la cantatrice, amie intime de Marceline. Prosper Valmore commence. Il embrasse Caroline ; il pense à elle et à son bonheur tous les jours. « Je travaille comme un cheval d’omnibus mais sans avoine pour récompense. Voilà trois mois que cela dure. […] Je joue ce soir un rôle nouveau [dans Ivan de Russie de Charles Lafont]. J’ai la tête un peu agitée »… Marceline, « encore convalescente et faible », prend alors la plume : « mon âme va où tu es, chère sœur, et se repose dans ton sein pour reprendre courage à une telle vie ! » Elle a reçu la visite de Pierquin (ex-amant de Mme Branchu) : « Tu penses bien quel est l’attrait indestructible qui le ramène vers moi il y a des choses inoubliables. Il sait que je t’aime et il vient me regarder pour que [je] lui dise ton nom. – Je ne le lui ai pas dit. Mais il n’a pu attendre long-tems pour s’informer de ton sort, de ta santé. Puis, il a ajouté avec hésitation : “Vous parle-t-elle quelquefois de moi ? Jamais ! ai-je répondu vivement. Vous comprenez bien que c’est impossible. Elle m’a priée une fois pour toutes de n’en jamais parler dans nos entretiens.” – Il a pris l’air triste et n’a fait qu’ajouter : “je le conçois.” Puis, il est parti »… Mme Bigottini [danseuse de l’Opéra] est venue s’informer de la santé de leur amie, et le neveu de celle-ci l’embrasse, aussi. Ce soir Valmore joue une tragédie nouvelle dans des costumes que Marceline elle-même a faits. « Nous étouffons de travail et de chagrins. Monsieur d’Épagny est pire que jamais. Il perd cette entreprise qui n’a pas valu encore un denier aux artistes ; je n’attristerai pas ton cœur par ces détails monotones. Tournons les yeux vers l’année qui commence »… Et elle signe : « ton amie sœur Marceline Valmore ». Suivent des vœux d’Hippolyte Valmore pour « toutes sortes de prospérités, toutes celles que votre bonté mérite […]. Je vous écris peu de mots car je cours pour mon père qui joue une pièce nouvelle »…
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