Lot n° 60

René DAUMAL (1908-1944). L.A.S. « Nathaniel », 9 avril [1934], à Pierre Minet ; 1 page et demie in-fol.

Estimation : 1000 / 1500
Adjudication : Invendu
Description
Belle et amusante lettre à son complice du Grand Jeu. Leur voyage est tombé à l’eau, « comme nous dans la purée. Le voyage s’est noyé et la purée n’est pas comestible ». Ce sera à lui de venir les voir. Léon Pierre-Quint l’a mis au courant de ses affaires, mais Daumal encourage Minet à publier : « En tous cas, il faut publier un bouquin, au moins, très vite. Quand même, ça vous pose, ça fait monsieur. Dommage qu’on ait si peu chauffé la publicité des premiers. Pourquoi pas faire de la littérature ? ». Il attend beaucoup de son livre « sur la maladie et l’hôpital », qu’il a hâte de découvrir : « Simplement dire des choses réelles. Il paraît que tu as inventé une famille (mère et fils, je crois) de toutes pièces, et qu’elle est viable et même vivace. Ça m’intrigue, parce que c’est une des choses les plus difficiles à faire, comme d’inventer une histoire qui tienne debout ; Si c’est vrai, ce que dit lpq [Pierre-Quint], c’est admirable ». Ils verront cela bientôt : « C’est comme si tu allais revenir de voyage. Tu verras comme les gens ont peu changé. Je te préviens, tu vas retrouver des fossiles et des momies. “Et pourtant ils tournent !” –“Mais non, monsieur, c’est sa tête” (Ah ? c’était un Spiritus ? J’avais compris une Marie-couche-toi-là) ». Il a rencontré Charles-Albert Cingria, « le bedeau, un ancien copain à toi, je crois. Il a dit que tous les Chinois étaient catholiques et qu’on ferait bien de rétablir l’Inquisition. On s’est quitté bons ennemis »… Il ajoute : « Dis à ta jambe que si elle montre encore de la paresse à se réveiller et à faire ses exercices, on le dira au Pape »... Sa compagne Véra Milanova ajoute à son tour 3 lignes.
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