Lot n° 147

LAMARTINE (Alphonse de). 31 L.A.S., 1 P.A.S., et 2 L.S., Paris, Saint-Point, Monceaux 1841-1847 et s.d., à Pierre-Casimir Ordinaire ; 57 pages in-4 ou in-8, la plupart à son chiffre couronné, qqs adresses.

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : 1 830 €
Description
Importante correspondance politique avec le Dr Pierre-Casimir Ordinaire (1802-1889), médecin, poète, fondateur de La Mouche de Saône-et-Loire, collaborateur du Progrès de Saône-et-Loire et futur auteur d’une brochure, Épisodes de la vie intime d’Alphonse de Lamartine (Mâcon 1878). 23 octobre 1841. « J’ai déjà parcouru vos recherches sur les inondations avec un vif intérêt. Votre course littéraire aux eaux d’Aix en a un tout particulier pour moi, car le beau lac du Bourget est la patrie de mes premières poésies »… 7 janvier [1843]. Intervention en faveur de l’imprimeur Chassipollet, condamné à une amende. 12 janvier 1843, ravi du bel article qu’Ordinaire lui a consacré : « Je m’intéresse vivement aux obligeants détails que vous me donnez sur les péripéties du Journal »… 6 mars 1843. « Je désire qu’aucune nécessité politique n’altère ces excellentes relations entre le Journal de Saône-et-Loire et moi. Cependant si maintenant que je suis entièrement séparé de l’esprit du gouvernement les opinions et les principes que je crois devoir défendre et propager étaient journellement combattus par des principes contraires sur leur champ de bataille ancien, je serais forcé de leur chercher un azile dans celui où vous combattez vous-même »… 6 août 1843. « J’ai vu Champvans il m’a parlé de vos nouvelles répugnances. Je les trouve mal fondées. Si vous voulez épurer la démocratie de tout ce qui vient à elle, vous la réduirez à être ce qu’elle est, effrayante et impuissante. Il faut fortifier ce qu’on veut faire vivre et grandir »… 2 février 1844. Promesse de servir les intérêts des pêcheurs, sans grand espoir : « Ma situation parlementaire m’ôte tout crédit surtout pour un acte de faveur »… 4 mai [1844]. Sûr de ne rien obtenir du préfet ni des ministres, il promet de réclamer un emploi pour son protégé si les compagnies de chemin de fer se forment. « Nos foyers sont heureusement sur la route des deux mers et nous sommes juste en haut Mâconnais. […] Tout va bien dans la commission mais nous aurons de rudes assauts à la Chambre »… 5 août 1846. « Je vous reconnais tout entier à ces belles lignes consacrées à mon nom sur lequel vous avez toujours jetté lustre  […] Vous avez été injuste quelques moments très injuste si vous avez cru avoir à vous plaindre de moi. Je n’ai rien dit, j’ai attendu que le tems et la vérité vous éclairassent »… [Avril 1847]. Relative à un projet de banquet à Mâcon : « Oui ! et point de politique si ce n’est les considérations élevées, impartiales et conciliatrices auxquelles une réponse prêterait devant un si magnifique auditoire »… 23 avril. Mise en garde contre des « programmes » trop enthousiastes, et propositions pour un texte plus modeste, qui ne heurte pas certains membres de la commission d’organisation du banquet : « en résumé – rédaction courte, humble, conciliante, œuvre non d’un ami mais d’une large commission. Et puis si vous voyez qu’il y ait scission ou longueur ou opposition rien. Cela n’est bon que presque unanime »… – Instructions jointes, dont avis que les Girondins n’ont pas besoin du banquet comme « réclame »… 23 mai. Il est impossible de fixer le jour du banquet avant la fin de session de la Chambre ; demander un congé pour ce motif « prêterait trop à nos adversaires »… [Mai-juin]. Envoi d’une anecdote, avec prière de ne pas la lui attribuer : « Le banquet se présente mal dit-on si on veut des conditions qui en détruisent le caractère sûrement littéraire et national »… 6 juillet. « Je vous rédige à la hâte ce que je voudrais qui fût dit seulement dans la Mouche et dans Le Bien public. […] J’aimerais toujours mieux me jeter dans la prairie que la place publique »… [12 juillet]. Il va ruminer un discours, en s’inspirant du moment : « Je connais la difficulté de bien ordonner une semblable et si immense manifestation. Vous avez réussi ! Elle dépassera Paris et la réunion des oppositions d’avant-hier »… [Juillet-août ?]. « J’attends M. Berthier et M. le Maire de St Romain avec un vrai plaisir. Les amis du banquet le seront davantage encore à table »… 14 août. « « Voici un fait notable pour nos idées, autant que l’ovation de Marseille que vous avez vue dans Le Bien public. C’est un banquet à Bordeaux où l’on a porté un toast aux Girondins. Voici le discours. […] je travaille à la Constituante »… [Octobre]. « J’ai refusé Autun et 17 autres invitations. Je ne pourrais accepter Lyon sans faire 17 offenses aux départements ou arrondissements refusés. J’aprouve les manifestations de toutes mes forces mais je ne trouve pas opportun pour moi personnellement le rôle de convive universel ou de parasite national »… Plus des invitations, envois de discours et de rectificatifs, remerciements vifs et émus pour ses articles, texte d’une réfutation du Censeur de Lyon concernant le banquet offert par Mâcon… Etc. On joint un important manuscrit autographe signé du Docteur Ordinaire, Alphonse de Lamartine. Sa vie privée, littéraire et politique, (environ 210 pages in-fol. d’un volume dos basane, plus des pièces de vers jointes) ; plus un ensemble d’environ 40 lettres et documents à lui adressés (l’évêque de Belley, Lenormand rédacteur du Journal de Saône-et-Loire, L. Boitel, J.B. Dolivot de Givry, James Fazy, Reverchon, Ch. Roulet, avec un poème a.s. de François Ponsard, Souvenir de Mâcon et de St Point, etc.).
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