Lot n° 92

DUMAS filS (Alexandre). (1824-1895). 2 manuscrits autographes d’articles, [1864-1868 ?] ; 10 pages et demie in-fol. et 9 pages et demie in-4, avec ratures et corrections.

Estimation : 400 / 500
Adjudication : Invendu
Description
Lettres ouvertes à M. Rey, rédacteur du Moniteur parisien, dit aussi Moniteur du soir, signées d’un Z et d’un X. Elles témoignent d’échanges de vues habituels, en particulier sur la famille et la paternité, sujet de prédilection de Dumas fils. 1er décembre 1864. La dernière lettre de M. Rey a ébranlé ses croyances : « Si mes enfans allaient ne pas être mes enfans, si j’allais ne pas être moi. Cependant il y a bien des chances pour que les choses soient régulières, du côté de mes enfans du moins, car moi ou l’autre j’ai été en nourrice, mais mes enfans n’y ont pas été »… Il se demande si la confusion de pauvres diables serait un malheur intégral ; il aime assez « ces combinaisons du hazard qui réparent cette universelle injustice de la famille. Je m’explique. Ne croyez pas que le Z majestueux dont je signe mes lettres, cache le nom de Proudhon ou d’un de ses disciples et que je veuille faire servir l’innocent petit Moniteur à la destruction des principes les plus sacrés de la société […], mais je n’en ai pas moins mes idées et une de ces idées, est que la famille, avec tous ses avantages et tous ses bienfaits, a un grand défaut, qui est d’isoler l’individu et de le séparer de la grande famille humaine. La solidarité finit où la famille commence »… Après mûr développement de ce principe, la lettre s’achève par l’anecdote d’un mariage involontairement incestueux… Dumas procède par aphorismes, comme M. Prudhomme, « car Prud’homme n’est pas un individu, c’est un âge »… Marié, père de trois enfants, il tient à raconter une histoire « dans le genre » de la sienne, sur la rivalité de deux deuils, celui d’une mère et celui d’une jeune femme…
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