Lot n° 73

VIAU (Théophile de). Les Œuvres de Theophile, Divisées en trois Parties. Premiere partie, contenant l'Immortalité de l'Ame, avec plusieurs autres pieces. La seconde, la Tragedie de Pirame & Thisbé, & autres meslanges. Et la troisiesme, les...

Estimation : 3 000 - 4 000 €
Adjudication : Invendu
Description
pieces qu'il a faites pendant sa prison. Dediées aux beaux Esprits de ce temps. A Paris, chez Nicolas Pepingué, 1662.
Deux parties en 1 volume in-12 [140 x 76 mm] de 239 pp. ; 250 pp. : maroquin bleu, large plaque dorée encadrant les plats avec motifs feuillagés, rosaces et palmettes, à l'intérieur du rectangle central plaque à froid ornée d'une rosace ou lotus et palmettes, dos à nerfs orné de filets dorés et roulettes à froid, filet sur les coupes, triple filet à l'intérieur, tranches dorées (Rel. Chez Ed. Vivet).

Réimpression de l'édition canonique des Oeuvres, donnée par le poète Georges de Scudéry dès 1632.

En préface, il exprime son admiration envers le “grand et divin Théophile” qu'il avait défendu alors qu'il était persécuté par le parti dévôt. Il précise qu'il s'est servi “des manuscrits que la bienveillance de cet incomparable Autheur a mis jadis entre mes mains”. En tête, il signe Le Tombeau de Théophile.

L'édition de 1662 précède de peu l'éreintement satirique de Boileau qui contribua à provoquer la disparition de Théophile du panorama littéraire jusqu'à sa réhabilitation par les romantiques.
Débauché, athée, hédoniste, Théophile de Viau (1590-1626) demeure l'une des figures les plus attachantes de la poésie baroque.
Arrêté le 19 août 1623 pour sa participation supposée au fameux Parnasse satyrique (on lui attribuait notamment le sonnet inaugural dans lequel il faisait voeu de sodomie), il fut condamné au bûcher en 1625, peine commuée en bannissement perpétuel. Brisé par ces deux années d'emprisonnement, il mourut quelques mois plus tard, à l'âge de 36 ans. Son oeuvre n'en connut pas moins de nombreuses éditions tout au long du XVIIe siècle.

“De Villon à Jean Genet, de Sade à Rimbaud, une lignée de réprouvés ont fait de l'écriture l'instrument de leur refus. Théophile de Viau est de ceux-là. [...]
Cette voix trop singulière en son temps vibre de mille résonnances avec la nôtre” (Maurice Lever).

Un des succès de librairie les plus remarquables du Grand Siècle, l'oeuvre de Théophile fut très souvent réimprimée. Son bibliographe, Guido Saba, signale pas moins de 107 éditions des Œuvres de Théophile publiées en France entre 1626, date de la première édition des trois parties, et 1696, date de la publication des Nouvelles oeuvres.

Charmant exemplaire dans une exquise reliure romantique provenant de la bibliothèque heNri beraldi avec son ex-libris (1935, V, n° 45).
(Soultrait, Bibliothèque J. Bonna, XVIIe siècle, n° 318. Tchemerzine, V, 866, fig. III.)
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