Lot n° 30

LE MAIRE DE BELGES (Jean) - Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye. Contenant troys parties. Avec Lepistre du Roy Hector de troye. Le traictie d la difference des scismes & des concilles. La vraye Histoire et non fabuleuse du Prince...

Estimation : 3 000 - 5 000 €
Adjudication : 3 509 €
Description
Syach ysmail dict Sophy.
Lyon, Jacques Maréchal, 1524.
5 parties en un volume in-4 [249 x 180 mm] de 80, 48, 50, 30, 16, ff.n.ch. : maroquin havane, encadrement formé d'un listel, plats entièrement couverts d'un décor formé d'entrelacs courbes et géométriques, chiffres entrelacés aux angles, dos à nerfs orné de chiffres entrelacés répétés, doublé de maroquin bleu avec encadrement de roulettes, triple filet doré et armoiries dorées au centre, gardes de soie bleue moirée, tranches dorées sur marbrure (Hardy-Mennil).

Première édition lyonnaise.

Elle renferme les trois Livres des Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, suivis du Traicté de la différence des scismes et de L'Epistre du Roy à Hector de Troye.
L'édition renferme notamment le délicieux poème de L'amant vert qui évoque le chagrin du perroquet que
Marguerite d'Autriche, partant pour l'Allemagne, avait laissé aux Pays-Bas.

L'ouvrage est illustré de 124 figures gravées sur bois, dont 7 à pleine page.

Deux bois à pleine page paraissent ici pour la première fois et sont répétés à deux reprises : le chevalier accompagné de chiens et la figure allégorique de la France trônant entre Populaire et Noblesse et foulant aux pieds Malheur.
En outre, marque répétée de l'imprimeur lyonnais Maréchal et nombreuses lettrines historiées ou à fond criblé.

Poète, historien et diplomate, Jean Lemaire (1473-vers 1524) fut attaché à la maison de Bourgogne, puis à la cour du roi Louis XII en tant qu'historiographe. “Il a grandement enrichi notre langue d'une infinité de beaux traits, tant en prose qu'en vers, dont les meilleurs écrivains de notre temps se sont quelquefois bien aider”, dit Etienne
Pasquier dès la fin du XVIe siècle. De fait, son oeuvre fut une source pour les poètes de la Pléiade (la Franciade en est issue) et les Essais de Montaigne.

“En une dizaine d'années (1503-1515), à un moment où les goûts du Moyen-âge finissant se déforment et explosent dans les premières créations de la Renaissance, le poète Jean Lemaire de Belges construit un édifice littéraire qui apparaît prodigieux par sa masse et par les perspectives qu'il offrait aux écrivains à venir. Les Grands Rhétoriqueurs l'ont considéré comme leur fils et il leur rendit cette affection ; il fut également le seul poète de cette période que Marot puis Ronsard - et leurs contemporains respectifs - lurent avec bonheur, tant ils lui surent gré d'avoir été, selon le mot de du Bellay, “ce diligent rechercheur de l'Antiquité” ; ils aimaient aussi en lui les grâces françaises par lesquelles il continuait le Roman de la rose en renouvelant la prosodie et en créant cette prose poétique dont le XVIe siècle fut amateur avec tant de lucidité” (M.M. Fontaine in Dictionnaire des littératures de langue française).
Lemaire de Belges voyait dans ses Illustrations de Gaule un roman d'éducation, souvent comparé à un “Télémaque allégorique” à l'usage du futur Charles-Quint, selon le mot de G. Doutrepont.

Bel exemplaire à grandes marges relié pour le prince d'Essling dont on trouve les armes dorées sur la doublure.

Interversion du f. A3 placé avant A2 dans la seconde partie. Feuillet #8 plus court, provenant d'un autre exemplaire.

(Bechtel, L-173.- Jacques Abélard, Les illustrations de Gaule et singularitez de Troye... Genève, Droz, 1976, pp.
136-137 : “édition K”, deux bois secondaires sont décrits sur des feuillets différents du présent exemplaire.-
Olivier pl. 2467, fer n° 1.)
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