Lot n° 415

Évariste HUC (1813-1860), Missionnaire et voyageur, explorateur de la Chine, de la Mongolie et du Tibet. 2 L.A.S., Paris 1838-1839, à ses parents à Toulouse ; 1 page et demie et 3 pages in-4, adresses (fentes réparées). Émouvantes...

Estimation : 600 / 800
Adjudication : 2 000 €
Description
lettres écrites au moment de ses vœux et son départ pour la Chine. [Entré en 1837 dans la congrégation des Lazaristes, il prononce ses vœux et est ordonné en février 1839 ; il part aussitôt pour la Chine.]

7 octobre 1838. Il se réjouit des bonnes dispositions religieuses de son père, qui saura bientôt « combien il est doux de servir le bon Dieu sans restriction »… Il s’inquiète de son frère Théophile… Il annonce qu’il est « sur le point de prononcer les saints vœux, c’est-à-dire de m’attacher pour toujours à la congrégation »

28 février 1839. Il y a trois ans qu’il disait à ses parents « mon projet de me consacrer à Dieu dans la famille de St Vincent de Paul. En me séparant de tout ce que j’ai de plus cher au monde, je fis un sacrifice bien grand. […]
Maintenant me voilà prêtre. […] dès ma plus tendre enfance le bon Dieu m’a donné un grand attrait pour les missions étrangères. […]
J’ai reçu de Rome les lettres qui me nomment Missionnaire apostolique en Chine et je suis sur le point de me rendre dans ma mission. [...]
C’est dimanche 3 mars que je dois quitter Paris pour me rendre au Hâvre, et je m’embarquerai dans le courant de la semaine. Oh ! mes chers parents, je vous en conjure, n’allez pas vous imaginer que maintenant je suis un être perdu pour vous. Mon Dieu, je sais bien qu’on raconte de la Chine mille choses extravagantes. Je suis sûr que vous trouverez des personnes assez folles pour vous dire qu’en Chine les missionnaires sont exposés à être écartelés, mangés, &&. Ce sont là de vieux contes, nous avons depuis longtemps dans l’intérieur de la Chine une vingtaine de confrères qui sont tous bien portants et qui se trouvent fort heureux. [...]
Il est vrai que le pays est idolatre mais le christianisme fait tous les jours des progrès ; il y a à Macao un séminaire de jeunes Lazaristes chinois dirigé par mes confrères. [...]
Il me faudra passer six mois sur mer, et je n’en suis nullement épouvanté. D’abord je ne pars pas seul. Nous sommes trois Lazaristes, et puis j’aurai un excellent capitaine de vaisseau [...]
Allons, mes bons parents, oh ! que je vous serre tous contre ma poitrine, et puisque je ne vous verrai plus sur cette terre, travaillons tous de manière à nous retrouver dans le ciel, n’oublions jamais que le temps est précieux, que la vie est courte et que l’éternité est bien longue »...
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