Lot n° 42

YOURCENAR (Marguerite). Ensemble de 2 lettres adressées à Marguerite Steinlen. Maine, Northeast Harbor, 20 novembre 1976 et 26 mars 1977. 2 cartes autographes signées «M. Yourcenar». 3 pp. in-8. Enveloppes.

Estimation : 1 000 - 2 000 €
Adjudication : Invendu
Description
«Chère Madame, Les rumeurs que vous avez écoutées sont peu sérieuses. Me trouvant ici auprès d'une amie dont la santé est sérieusement atteinte [...]. N' étant plus moi-même douée d'une très grande énergie physique, je n'ai pas quitté le Maine depuis mai ou juin 1971.

Il m'est véritablement impossible de m'occuper des dessins de votre oncle, et je ne connais aucun nom de critique d'art ou d' écrivain que je puisse vous recommander pour s'en occuper pour vous.

Sur place, à Paris, vous êtes beaucoup plus à même que moi de juger quel spécialiste de cette époque ou quel amateur d'Oeuvres de Steinlen ou de ses contemporains est qualifié pour en parler». Elle exprime, à la fin, son admiration pour le cinéaste allemand Volker Schöndorff. (20. 11. 1976).

«Merci pour votre généreuse appréciation du Coup de Grâce (maintenant re-tiré par Gallimard et accessible sous le double titre dans la Collection Blanche). Comme il est sympathique que nous nous rejoignons à travers les Harloff. (Je n'aime pas à les savoir isolés une grande partie de l'année à Praiano, dans l' incertaine et confuse Italie de nos jours). Et il est touchant aussi que nous nous soyons frôlées à Lausanne.

Je vous trouve admirable d' énergie, sachant les tintouins inévitables qu'on encourt en organisant une exposition, d'un part, et n' ignorant pas non plus l'effort qu' il faut à notre époque pour maintenir en bon état une maison de campagne et un jardin [...].»

Elle évoque ensuite un livre «méprisable», une «boule puante», «une charge grotesque particulièrement dirigée contre ma compagne, déjà très souffrante à l' époque» et conclue «‘Ce sont les inconvénients du métier', disait Alphonse VIII après une bombe...». (26. 03.1977).

On joint:
•2 courriers adressés à Marguerite Steinlen. Maine, Northeast Harbor, 8 février et 27 avril 1976. Tapuscrits signés «Marguerite Yourcenar». 2 pp. in-4. Enveloppes conservées.

Yourcenar évoque son affection pour les Soliloques du pauvre de Rictus, Malraux, un «paquet de dessins retrouvés» de Théophile Alexandre Steinlen etc.

Dans le second courrier, elle se souvient du couple Edmond Jaloux à l'occasion de la mort de Germaine: «Edmond et Germaine segmentaient pour ainsi dire leurs amitiés. Ou du moins les compartimentaient. Y avait-il là l'envie d'avoir chaque ami tout à soi, ou la crainte de ce qu'a toujours explosif tout mélange d' être humains? En tout cas cela surprenait chez un homme aussi adonné d'autre part au monde.» Elle mentionne également l'écrivain et traducteur Frédéric

Roger Cornaz «Je suppose que le «fantoche» dont vous parlez était Roger Cornaz, que j'ai assez bien connu, pour autant qu'on pouvait le connaître».
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