Lot n° 39

SAUGUET (Henri-Pierre Poupard, dit Henri). Ensemble de 8 lettres adressées à Roger Désormière. Toulouse, Paris, Fargue - Coutras, 1927-1955. 8 lettres autographes signées, dont une rédigées sur une enveloppe. 14 pp. In-4, in-8 ou in-12.

Estimation : 1 000 - 2 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Belle correspondance entre deux des maîtres de la musique du XXe siècle.

Sauguet y évoque Roland Petit «qui reprend les Forains jeudi à Marigny», Les Croqueuses de diamants, sa cantate La Mélodie de l'amour et de la mort du cornette Christophe Rilke, la soprano Denise Duval, Nicolas Nabokov, la mort de Jouvet et celle de Fernand Léger «Encore un des grands de la grande époque qui s'en va! Nous resterons entre pygmées. Alors nous nous croirons plus grands que nous ne sommes», Darius Milhaud, Denise Mayer, et invite son ami chez lui à la campagne avec force explications et plan à l'appui etc.

«Je voudrais bien travailler à mon ‘David'..... Jusqu' à présent les idées sont maigres. Il faudrait que ça vienne pourtant. [...] Puis-je vous envoyer mes épreuves de la Sonatine? [...] Nabokov vous a joué, je crois, son Ode - Comment avez-vous trouvé? Moi j'aime beaucoup beaucoup. C'est très bien n' êtes-ce pas?». (Toulouse, 18 août 1927).

«Je vous attends donc à la fin de la semaine qui vient. Vous jetterez un coup d'oeil sur ma Sonatine à ce moment [...] Je travaille beaucoup, j'ai déjà écrit de longues mélodies et j'avance peu à peu mon «ouvrage mystérieux.» Il me tarde beaucoup de vous voir, car ici, un peu trop seul sans m'ennuyer, j'aspire à retrouver mes amis, dont vous êtes, vous le savez, parmi les plus chers!». (Toulouse, 3 septembre 1927).

«Recevez ici, je vous prie, en témoignage de mon affection reconnaissante et en souvenir du concert d' hier soir. Vous m'avez fait un immense plaisir. J' étais ému non seulement par mon œuvre, mais parce que vous la compreniez si bien, avec une si juste sensibilité, et tant de talent mis à mon service. Merci, de tout mon coeur. Et qu'un jour j'ai le bonheur de vous voir conduire tout l'ouvrage à l'opéra! A bientôt. Fraternellement pour toujours. Henri». (Paris, 9 juin 1950).

Dans un courrier daté du 1er avril 1952, Sauguet ému et impuissant face à la nouvelle de l'accident vasculaire cérébral de son ami, lui témoigne son amitié, son abattement et son optimisme envers ce coup du sort.

▬ON JOINT :

• 4 lettres autographes signées «Henri» adressées à «Biche»: Marguerite Steinlen, cousine germaine de Colette (dont deux bristol). Deux enveloppes conservées. [1973-1978].

La mort de Darius Milhaud: «La mort de Darius - ami de plus d'un demi-siècle, à qui je dois tout de ma carrière de musicien - m'a causé bien du chagrin. C'est un ami vigilant et merveilleux que nous perdons, hélas!». (26. 6. 74).

Ses activités: «un voyage au Sénégal pour un «festival Sauguet» à Dakar! Des conférences à Cannes et à Nice; les représentations du Plumet du Colonel à Tours (après 55 ans!). Un aller et retour à Rouen; une belle exécution de mes grandes symphonies Les Saisons à Strasbourg! [...]

Je ne puis oublier, surtout les moments de mon existence où s'est forgée ma vie de musicien. C'est du côté de la rue Caulaincourt, de Jouy [adresses du couple Désormière] de Déso, de Colette, de vous même, chère Biche, avec vos mystères, votre personnalité attachante [...]. Je suis heureux d'apprendre que vous allez vous occuper de cette exposition Steinlen.» (Fargues, Coutras, 3. 4. 77).

Un dernier courrier daté de 1978, au sujet de Désormière, traite des «royalties sur l'usage des films, télévision, des disques, des enregistrements de Roger».

• 3 lettres dont 2 autographes signées et un tapuscrit avec mentions autographes d'Armand Lunel, adressées à Roger Désormière. Monaco, 1951 et sans dates. 5 pp. in-4
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