Lot n° 25

DÉSORMIÈRE (Pierre Roger). Correspondance adressée à Colette Steinlen. [1921-1940]. Ensemble de 135 lettres ou cartes autographes signées d'un charmant dessin représentant un coq, dans diverses situations selon le contenu des courriers, en...

Estimation : 2 000 - 3 000 €
Adjudication : Invendu
Description
référence au surnom de Désormière.

Importante correspondance amoureuse entre Roger Désormière et sa future femme Renée Germaine dite Colette Steinlen.


En 1920, Colette Steinlen, la fille du célèbre peintre Théophile Alexandre Steinlen, divorça de son premier mari, le chef d'orchestre et compositeur Désiré-Émile Inghelbrecht. Elle épousera Désormière 22 ans plus tard.
Désormière évoque leurs amis communs: les compositeurs Henri Sauguet et Darius Milhaud, le chef d'orchestre Maugeret, l'organiste Henri-Paul Büsser, le compositeur allemand Woeh-Simoni, l'architecte Roger Faure, Georges Maurice Huisman (créateur du festival de Cannes), les écrivains Jean-Richard Bloch, Paul Collaer et Léon Moussinac, le directeur de l'Opéra de Paris, Jacques Rouché, le pianiste et compositeur Jean Wiener, etc.

Il est également question de son quotidien, l'armée, ses affectations, ses permissions, ses camarades, ses cures, sa famille, et la musique.

L'amour, le désir, la musique: «Ce n'est pas à cause de vous, mais à cause de moi que je hâterais mon retour. J'ai tellement envie de retrouver mon cher petit madame - Je crus crever de désir hier au soir quand je suis retourné à Cusset et quand en rentrant dans mes draps j'ai pensé à mon cher gentil et à toutes ces choses que j'aime, ses hanches, ses seins, son ventre, ses lèvres etc... C' était bien tristot ce Cusset sans vous et où chaque chose me vous rappelait (pour faire une construction à la Claudel). [...] Impossible d' écrire de la musique [...] Stravinsky - Darius - Rupoule et Sauguet m'auraient-ils tué?». (Vichy, Samedi soir [29 septembre 1923]).

«Je ne comprends pas pourquoi vous pouvez penser que ça m'ennuie de vous écrire et qu' il me serait possible de supporter de rester sans nouvelle de vous, est-il besoin de vous dire et redire la fidélité de mon attachement; je ne serai jamais tout à fait heureux à cause de la complexité de ma nature plus certaine qu'apparente, mais ça me m'empêche pas de vous aimer à la grande affection et à l' infinie tendresse. Je ne suis pas encore assez vieux pour ne pas à avoir à refouler mes désirs ou plutôt mes envies de désirs». (S.l.n.d. «Mercredi matin»).

«Je souffre de cette contradiction entre ma grande tendresse, mon profond attachement pour vous et ce besoin maladif d' indépendance de ma nature. Et cette contradiction crée des sentiments très confus parce que j'ai parfois le désir d' être libre, de faire ce que j'ai l'envie de faire, mais aussitôt je suis malheureux de ce que vous n' êtes pas avec moi, mon esprit se tourmente à propos de vous et en fait je ne suis pas seul. Cela tient à ce que je deviens malade si je pense que je vous ai fait de la peine et que vous êtes malheureuse. Tout ce qui vous touche m'est tellement plus précieux que n' importe quoi d'autre.» (S.l.n.d. «Mardi matin», déchirures avec atteinte au texte).

«Je viens de recevoir une lettre de Capelle me demandant de diriger 3 concerts donnés par l'orchestre formé de ses élèves. J'ai accepté à la condition d'avoir beaucoup de répétitions au moins 6 par concert: cela me fera travailler. Il m'est venu un petit thème, je n'en ferai rien, je le classe, mais il est à vous le voici: [portée de notes]. Il n'est pas très remarquable, mais gentil et tristement tristot.» (S.l.n.d. «vendredi»). Quelques courriers sont incomplets.

▬ ON JOINT :

• 5 lettres autographes signées adressées à Désormière, par Jean Françaix, Félix von Bethmann

Hollweg, Robert Pizani ou le peintre Louis Neillot (à propos d'un ouvrage insultant à paraître et dont ce dernier est le principal sujet), etc
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