Lot n° 84

[SPONDE (Jean de)]. Recueil de diverses poésies, tant du feu sieur de Sponde, que des sieurs du Perron, de Bertaud, de Porcheres, & autres non encor imprimées. Recueillies par Raphaël du Petit Val. Rouen, de l'Imprimerie dudit Du Petit Val,...

Estimation : 2 000 - 3 000 €
Adjudication : 2 632 €
Description
1599-1600.

4 ouvrages en un volume in-12 de 95 pp., 94 pp., (1) f. de privilège, 94 pp., (1) f. de privilège; 94 pp., (1) f. de privilège: veau brun, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats avec fleurons aux angles, tranches jaspées (reliure du XVIIIe siècle).

Première édition, en partie originale, donnée à Rouen par Raphaël du Petit-Val qui offrait ainsi une véritable anthologie de poètes de la fin du XVIe siècle.

Nombre d'entre eux ne réunirent jamais leurs oeuvres ce qui explique qu'elles ne se trouvent que dans ce genre de florilège.

•Le Premier recueil comprend 70 pièces, la plupart (50) sont de Jean de Sponde, dont cinq anonymes.
•Le Second recueil renferme 60 pièces, (dont 47 anonymes), trente-six ont été extraites du recueil donné par Bonfons en 1598.
•Le Troisieme recueil retient 24 pièces, dont dix-huit anonymes.
•Le Quatrieme recueil renferme 56 pièces, dont six de Jean Bertaut et neuf de Paul Perrot de la Salle.
Le recueil de Raphaël du Petit-Val reprend des pièces parues dans Les Fleurs des plus excellens poëtes de ce temps, dans Les Muses ralliées et dans L'Académie des modernes poëtes françois, tous trois parus en 1599.

L'oeuvre poétique et posthume de Jean de Sponde (1557-1595).

Poète calviniste, Béarnais protégé par Henri de Navarre et tous deux “apostats”, son oeuvre se limite à une cinquantaine de pièces insérées dans ce recueil.
Longtemps méconnu après trois siècles d'oubli, il apparaît comme un des plus singuliers poètes de la Renaissance tardive. On y trouve les sonnets des Amours, oeuvre de jeunesse qu'il désavoua et les Stances de la mort qui valent autant par leur valeur poétique que par l'intensité du sentiment religieux de la précarité de la vie. Alan Boase y voyait un poète métaphysicien aux résonances pascaliennes, digne de John Donne.

Recueil notoirement rare dont on ne connaît que deux exemplaires complets: celui conservé à la bibliothèque Méjanes et celui de Jean-Paul Barbier-Mueller.
L'exemplaire de la bibliothèque de Versailles et celui de la collection Rochebilière sont incomplets.
Celui-ci n'échappe pas à la règle: deux feuillets contenant les pages 83 à 86 de la troisième partie font défaut.

Provenance :
• Prosper Blanchemain (cat. Maggs Bros. La Bibliothèque d'un humaniste, Paris, 1935, n° 455).
• Paul Éluard, avec ex-libris. Attachante provenance que celle de l'éditeur de l'Anthologie de la poésie du passé qui cite plusieurs stances sur la mort tirées de ce recueil.

Quelques restaurations à plusieurs feuillets du premier recueil.
Papillon avec pièce imprimée collé et raccommodé à la plume à la page 52 du même.
Grossières restaurations de papier avec perte de quelques lettres à la fin du volume.
Restaurations à la reliure.
Coins frottés.

(•Brunet IV, 1156.
• Nicolas Ducimetière, Mignonne, allons voir... 2007, n° 132.
• Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs de poésies du XVIe siècle, pp. 107-110 décrivant par erreur une édition à la date de 1597 qui n'existe pas.
• Boase, Sponde. Poésies, 1949, pp. 163-167: “Le texte de 1599 est très supérieur au texte de 1604.”).
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