Lot n° 301

LAMARTINE, Alphonse de. Souvenirs, impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient (1832-1833), ou Notes d’un voyageur. Paris, Librairie de Charles Gosselin, Furne, 1835.

Estimation : 2 000 / 3 000 €
Adjudication : 5 263 €
Description
4 volumes in-8 (211 x 129 mm) de 1 portrait, (2) ff., XIII pp., (1) f., 340 pp. ; (2) ff.,
429 pp. ; (2) ff., 388 pp. ; (2) ff., 395 pp., 2 cartes, 1 tableau dépliant : demi-veau fauve,
dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin violine, chiffre couronné en tête, mention “Intendance Générale” dorée en pied, tranches mouchetées (reliure de l’époque).

Édition originale de ce qui deviendra, dès 1841 : Voyage en Orient.
Elle est ornée d’un portrait de l’auteur gravé sur acier par Plée, en frontispice,
et de 3 planches repliées hors texte (2 cartes et un tableau).

À l’époque romantique, le voyage en Orient fut un pèlerinage aux sources que Chateaubriand avait mis en vogue. Celui entrepris par Lamartine et ses familiers dura treize mois, de juin 1832 à juillet 1833 : Marseille, Malte, la Grèce, Chypre, Beyrouth, Jaffa, Damas, escale à Constantinople et retour en France par la terre.

Sa relation combine vision poétique et observations d’ordre ethnographique ou politique.
L’expédition levantine a tenu une place capitale dans sa vie.

L’exemplaire de Louis-Philippe Ier, roi des Français de 1830 à 1848.

Provenance historique séduisante que celle du monarque confronté en quelque sorte à
son successeur, chef de fait du gouvernement de la jeune République en 1848.
Alphonse de Lamartine débuta sa carrière politique après la révolution de juillet 1830.
Principal représentant du courant libéral et progressiste, il s’opposa en tant que député au régime de Louis-Philippe, contribuant à le renverser en 1848. L’évolution politique du républicain “par raison” est déjà sensible dans son Voyage en Orient, qui offre un résumé politique de son état d’esprit en 1835. Il insiste sur la justice sociale : “La charité, comme la politique, commande à l’homme de ne pas abandonner l’homme à lui-même, mais de venir à son aide, de former une sorte d’assurance mutuelle à des conditions équitables entre la société possédante et la société non possédante.”
Plus loin, il défend le droit de propriété, mais, écrit-il, il faut reconnaître “au-dessus du droit de propriété, le droit d’humanité ! Voilà la justice et la politique ; c’est une même chose” (IV, pp. 311-312).

Les quatre volumes portent, au dos, le chiffre couronné du monarque, ainsi que la mention de la Bibliothèque de l’Intendance Générale de la Liste Civile. Cachet rouge de la bibliothèque sur les titres et cote manuscrite sur les doublures.
Habiles restaurations aux charnières et aux coiffes, quelques rousseurs.

Provenance : Louis-Philippe Ier, à son chiffre (le seul ouvrage de Lamartine figurant aux catalogues des ventes de 1852 est son Histoire des Girondins, 1847).- Hubert Heilbronn, avec ex-libris.

Bibliothèque nationale, Lamartine, le poète et l’homme d’État, 1969, nº 291.
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