Lot n° 216

[STERNE, Laurence.] A Sentimental Journey through France and Italy. London, T. Becket & P.A. de Hondt, 1768.

Estimation : 2 000 / 3 000 €
Adjudication : 5 263 €
Description
Joint, en reliure uniforme :
[HALL-STEVENSON, John]. Yorick’s Sentimental Journey, continued. To which is
prefixed, some account of the life and writings of Mr. Sterne. London, Blandon, 1769.
Ensemble de 4 volumes petit in-8 (156 x 85 mm) de XX, 203 pp. ; (2) ff., 208 pp. ; XVIII, 150 pp. mal chiffrées 166 sans manque ; (1) f., 175 pp. : veau fauve, dos à nerfs sertis de filets dorés, pièces de titre de maroquin brun, coupes ornées (reliure anglaise de l’époque).

ÉDITIONS ORIGINALES.
Avec les variantes signalées par Rothschild : “vous” (tome I, p. 150) et “who have” (tome II, p. 133).

Un témoignage sur la France et les moeurs des années 1760 aux accents préromantiques.

Œuvre littéraire avant tout, A Sentimental Journey inaugure une forme de voyage alliant humour et émotion. Laurence Sterne (1713-1768) étale son coeur, libérant un lyrisme teinté d’un érotisme discret. Il évite les longues descriptions et les considérations historiques au profit de portraits et de petits tableaux animés. Les longs séjours dans le sud de la France lui avaient été recommandés par son médecin pour soigner sa tuberculose. A Paris, les cercles littéraires le reçurent avec
enthousiasme suscitant imitations, suites et parodies – dont les fameux “chapitres supplémentaires” de Julie de Lespinasse (cf. numéro suivant) ou Yorick’s Sentimental Journey joint à l’époque à cet exemplaire.
L’auteur de ces deux derniers volumes parus en 1769, John Hall-Stevenson (1718-1785), ami de l’auteur, avait été le modèle d’Eugenius dans Tristram Shandy.

La traduction française du Voyage de Sterne eut une influence directe dans notre langue, y introduisant le mot sentimental, de même que les premiers frissons d’une sensibilité propre au romantisme.

Plaisante collection, en sobre reliure du temps.
Coiffes restaurées, départ de fentes aux deux mors du tome I et au mors inférieur du tome II.

Provenance : Sir Walter Rawlinson (1734-1805), banquier et homme politique anglais proche de Lord Sandwich, avec ex-libris armorié gravé portant la devise imitée d’Alde Manuce : “Festina lente”.

Rothschild, II, 1971.- Bibliothèque nationale de France, Lumières !, 2006, nº 159 : “La liberté de ton, l’humour, la fantaisie et le
sentimentalisme dilettante un peu tourmenté font de ce texte l’une des oeuvres les plus originales du XVIIIe siècle.”
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