Lot n° 554

ZOLA, Émile. Mon salon. Augmenté d’une dédicace et d’un appendice. Paris, Librairie Centrale, 1866.

Estimation : 30 000 / 40 000 €
Adjudication : Invendu
Description
In-12 (176 x 110 mm) de 98 pp., (1) f. de table : demi-veau havane, dos à nerfs, pièces d’auteur
et de titre de maroquin rouge et vert, tranches mouchetées (reliure de l’époque).

Édition originale, dédiée “A mon ami Paul Cézanne”.

“La place de M. Manet est marquée au Louvre.”

Âgé de vingt-six ans, le journaliste provincial égaré dans le Paris impérial entend s’affirmer comme
critique et comme écrivain. Il y parvient en devenant le porte-parole de la nouvelle peinture, bien décidé à mener la fronde contre l’académisme par une campagne de presse retentissante.
La brochure rassemble les sept articles qu’il avait fait paraître dans l’Événement (27 avril-20 mai 1866), le journal à grand tirage dirigé par Villemessant. Les lettres de protestation affluèrent au journal et le directeur lui retira sa chronique. L’ouvrage est augmenté d’une préface et d’un appendice contenant un choix de lettres adressées à la rédaction du journal, favorables ou hostiles à Zola.

En avril 1866, le Salon installé au Palais de l’Industrie ouvrit dans une atmosphère orageuse :
le jury avait refusé de nombreuses toiles, parmi lesquelles deux de Manet. Désespéré de se voir exclu, un peintre s’était suicidé. Les jeunes artistes manifestèrent, réclamant l’abolition du jury et le rétablissement du Salon des Refusés. Cézanne prit parti dans une lettre ouverte fameuse, adressée au surintendant des Beaux-Arts. Quant à Manet, il fut conspué, la foule s’esclaffant devant ses œuvres qualifiées de “caricatures de peintures”.

Exceptionnel envoi autographe signé :
à Monsieur Edouard Manet
témoignage d’admiration et de sympathie
Émile Zola

Émile Zola venait de signer un des premiers manifestes de l’art moderne.
“Le temps passant, la défense que le romancier lui avait consacrée en 1866-1868, la plus vibrante et nourrie qu’eut jamais l’artiste de son vivant, dût lui paraître rétrospectivement plus éclatante encore. Le portrait de Zola témoigne, au-delà des réticences réciproques, d’une estime et d’une amitié.
Lorsque Fantin-Latour peint Un atelier aux Batignolles, qui rassemble autour de Manet en train de peindre, artistes et critiques du groupe du café Guerbois, Zola fait partie du petit groupe debout près de lui, entre Renoir et Bazille”
(Françoise Cachin, Manet, 1983, p. 285).

Exemplaire en reliure du temps.
Petite auréole en pied du titre et quelques rousseurs légères. Dos bruni et frotté.
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