Lot n° 553

[WILDE, Oscar.] The Ballad of Reading Gaol, by C.3.3. London, Leonard Smithers, 1898.

Estimation : 10 000 / 15 000 €
Adjudication : 30 077 €
Description
In-8 (222 x 138 pp) de (4) ff., 31 ff. imprimés d’un seul côté, (1) f. blanc : demi-vélin ivoire, dos lisse avec titre doré, plats de percaline moutarde bordés d’un filet doré, tête dorée (reliure de l’éditeur).

Édition originale.
Elle a paru sous l’acronyme “C.3.3.”, en référence à la cellule occupée par l’auteur bâtiment C, couloir nº 3, cellule nº 3. Réimprimé six fois en quelques mois, le long poème-méditation de cent neuf strophes fut reconnu comme un événement littéraire d’importance.

Un des 30 exemplaires sur papier du Japon, seul tirage de luxe (nº 29).

Condamné à deux ans de prison et de travaux forcés, Oscar Wilde avait été enfermé dans la prison de Reading. Le poème est dédié à la mémoire de Charles Thomas Wooldridge, pendu dans cette
même prison pour crime passionnel. La Ballade se veut également une mise en cause de la dureté inhumaine de la vie carcérale.
“C’est mon chant du cygne” : brisé et méprisé, il mena ensuite une vie d’exilé en France et meurt à Paris, le 30 novembre 1900, dans un hôtel misérable de la rue des Beaux-Arts.

On joint une longue et importante lettre d’Oscar Wilde en anglais, adressée à l’éditeur Leonard Smithers.
(Hôtel de Nice, rue des Beaux-Arts, 15 mars 1898 ; lettre autographe signée “Oscar”, 4 pages in-8, enveloppe jointe.)

Oscar Wilde règle son compte à William Ernest Henley, écrivain et critique littéraire qui avait éreinté The Ballad of Reading Gaol, réduite “à un salmigondis d’excellence et d’ordure” - dans un article paru dans Outlook le 5 mars 1898. Il ne peut s’empêcher de conclure par un de ces aphorismes dont il avait le secret :

My dear Smithers,
a 1000 thanks for the £4 — it was most kind of you to think of it. I have been rather unhappy and troubled, so have
not written — but I hope to get all right this week I was greatly pleased with Symons’ article — it is admirably written —
and most intellectual and artistic in its mode of approval, and [worth ?] of appreciation.
I don’t think I should answer Henley. I think it would be quite vulgar — what does it matter ! He is simply jealous. He made his scrofula into ‘vers libres’, and is furious because I have made a sonnet out of ‘skilly’. Besides, there are only two forms of writers in England, the unread and the unreadable. Henley belongs to the former class. (You can send this aphorism to the Sunday Special.)
Y[ours]
Oscar

La lettre est placée dans une chemise de demi-percaline ivoire imitant la reliure de l’ouvrage.

Mason, Bibliography of Oscar Wilde, n° 372.- Pour la lettre : Richard Butler Glaenzer, A remarkable collection of the Writings of Oscar
Wilde, New York, 1911, n° 169.
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