Lot n° 525

TOLSTOÏ, Léon. Крейцерова соната [La Sonate à Kreutzer]. Berlin, Stuhr’sche Buch- und Kunsthandlung (Carl Malcomes), sans date [1890].

Estimation : 10 000 / 15 000 €
Adjudication : 10 652 €
Description
In-16 (158 x 110 mm) de (1) f., 140 pp., (1) f. blanc : demi-chagrin aubergine, dos à nerfs, monogramme doré et couronné en pied (reliure de l’époque).

Deuxième édition, la première complète de la Postface polémique.

La publication de La Sonate à Kreutzer fut d’abord interdite malgré la circulation clandestine de trois cents exemplaires sous forme de fac-similé lithographié.
La première édition (Genève, 1890) précède celle-ci, donnée à Berlin la même année. Alexandre III n’autorisera finalement que la publication dans le treizième volume des OEuvres complètes en 1891,
mais non en volume séparé.

Le drame de la haine conjugale et de la jalousie comme pathologie sociale s’achève sur une Postface qui suscita de violentes polémiques. Au nom d’un féminisme sui generis Tolstoï stigmatise le désir sexuel qui fait de l’homme une bête, assimile le mariage à une prostitution légale, prône l’idéal de la chasteté, au risque de mettre en péril l’espèce humaine, diront ses détracteurs. Sonia, l’épouse bafouée, composa en guise de riposte un roman autobiographique intitulé : À qui la faute ?

Exemplaire de l’empereur Nicolas II, dernier tsar de Russie (1868-1918).

On notera que le “censeur” Alexandre III et son fils Nicolas II – qui accéda au trône en 1894 – ont quand même souhaité conserver La Sonate à Kreutzer dans cette édition non censurée d’un texte qui
avait enflammé la Russie à la fin de l’année 1889.
Signature au crayon sur le titre. Étiquette de librairie russe au second contreplat.

Tolstoï, Souvenirs et récits, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1960, pp. 1051-1058.
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