Lot n° 496

RIMBAUD, Arthur. Compte rendu des séances de la Société de géographie et de la commission centrale. Années 1883, 1884, 1887, 1888, 1892. Paris, Société de géographie, 1883-1892.

Estimation : 4 000 / 6 000 €
Adjudication : Invendu
Description
5 livraisons in-8 (205 x 126 mm) reliées en un volume : demi-maroquin noir à coins, dos à
nerfs fileté à froid, tête dorée (reliure moderne).
Réunion complète des cinq comptes rendus relatifs à Arthur Rimbaud explorateur.
Parmi les exposés, il faut souligner l’intérêt du Rapport sur l’Ogadine (1884). Il fut remarqué en Europe car aucune description de ces contrées somaliennes n’avaient encore fait l’objet d’une publication. (Œuvres complètes, pp. 537-542).

• A Séance du 7 décembre 1883 : Rimbeaud [sic], directeur de plusieurs expéditions dans l’Afrique orientale, pp. 592-593 “D’Alger, 24 novembre 1883, M. Alfr. Bardey écrit : […] je vous adresse quelques photographies que j’ai reçues dernièrement de M. Rimbeaud, l’agent de ma maison de Harar. Elles ne sont pas très bonnes, mais j’espère vous en adresser sous peu de meilleures.
M. Rimbeaud dirige toutes nos expéditions du Somal et des pays Gallas. L’initiative de l’exploration du Wabi, qui coule dans le pays d’Ogaden, lui est due […].”

• B Séance du 1er février 1884 : Rapport sur l’Ogadine, par M. Arthur Rimbaud, agent de MM. Mazeran, Viannay et Bardey, à Harar (Afrique orientale) – communication de M. Bardey, en tournée à Aden – pp. 85, 99-103 ; la plus importante contribution de Rimbaud à la Société de géographie. Les notes de Rimbaud proviennent de ses propres renseignements et du voyage qu’y fit Sottiro (1883).
On sait que, lors de ce voyage en Ogaden, Sottiro fut fait prisonnier et ne dut son salut qu’à la connaissance du Coran, ce qui lui permit de passer pour musulman. Dans une expédition parallèle, l’italien Sacconi fut massacré.

• C Séance du 4 novembre 1887 : le numéro contient une longue lettre d’Arthur Rimbaud qui rentre du Choa par le pays des Itous, lettre datée du Caire et que M. Bardey vient de recevoir. Elle fait état de l’itinéraire de la route ouverte par l’explorateur Rimbaud. Bardey la retransmet textuellement à la Société de géographie, pp. 416-417.

• D Séance du 15 juin 1888 : Rimbeaud [sic], Nouvelle du Harar, p. 375, lettre du 3 mai 1888 adressée par Rimbaud à M. Bardey, transmise dans sa quasi totalité à la Société de Géographie ; il y est notamment question de l’incendie détruisit la ville de Berberah.

• E Séance du 22 janvier 1892 : Mort de M. Arthur Rimbaud, pp. 43-44. Lettre de M. Alfred Bardey, datée d’Aden, 24 octobre 1891, qui constitue une longue et importante notice nécrologique du poète :
“En arrivant ici, j’ai appris la mort de M. Arthur Rimbaud, bien plus connu en France comme poète décadent que comme voyageur. A
ce dernier titre il mérite cependant qu’on parle de lui. Arthur Rimbaud parut pour la première fois à Aden, en 1880 […] Son premier but était d’acquérir, par le commerce, la petite fortune nécessaire à son indépendance ; mais l’entraînement, l’habitude et cette attraction particulière qui fait que ceux qui vont dans les pays nouveaux y retournent, souvent jusqu’à ce que mort s’ensuive, l’avaient décidé à toujours demeurer dans l’Afrique orientale. Par amour de l’inconnu et par tempérament, il absorbait avidement les choses intellectuelles des pays qu’il traversait, apprenait les langues au point de pouvoir les professer dans la contrée même et s’assimilait, autant que possible, les usages et les coutumes des indigènes. [S’ensuit la relation des périples et explorations de Rimbaud en Afrique orientale jusqu’à son accident, son amputation et sa mort.] Il a été un des premiers pionniers au Harar, et tous ceux
qui l’ont connu depuis onze ans diront qu’il fut un homme honnête, utile et courageux.”

Les cinq livraisons sont précédées de la page de titre annuelle et suivies de la table des matières publiée en fin d’année.

Christian Galantaris, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, 2014, n° 280 : pour le Compte rendu de 1884 seulement.
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