Lot n° 482

MISTRAL, Frédéric. Mirèio. Pouèmo prouvençau de Frederi Mistral (avec la traduction littérale en regard.) Avignon, J. Roumanille, 1859.

Estimation : 6 000 / 8 000 €
Adjudication : Invendu
Description
In-8 (220 x 134 mm) de (2) ff., 515 pp., musique notée : demi-vélin gris foncé, dos à nerfs fileté or, monogramme IB doré en pied du dos, non rogné (reliure légèrement postérieure).

Édition originale. Elle renferme dans le texte la transcription de deux mélodies provençales.

PREMIER LIVRE de Frédéric MISTRAL (1830-1914) ET LE PLUS RECHERCHÉ.

Lauréat du prix Nobel en 1904, le maître du Félibrige a restitué au provençal son rang de langue littéraire. Reconnu d’emblée par Lamartine, Vigny et Sainte-Beuve, le poète vit son œuvre définitivement popularisée par l’adaptation lyrique de Charles Gounod (Mireille, 1864).

“Pourquoi Mistral n’est pas Virgile ? Parce qu’il n’a pas écrit en français” (André Suarès).

Exemplaire enrichi, sur le faux titre, d’un bel envoi à Louise Colet, en provençal :
à Madamo Luïso Colet
à vous que sias de Crau, bello damo, iéu manda
un libre de la Crau...
se lou noum de Mouriés, lou Rose et lou Mistrau
vous podon faire gau,
ilustro mouriesenco, es tout ce que demande.
F. Mistral

[“à Madame Louise Colet, à vous qui êtes de Crau, belle dame, je vous envoie un livre de la Crau… c’est le nom de Mouriés, le Rhône et le Mistral qui peuvent vous faire envie, illustre dame de Mouriés, c’est tout ce que je demande.”]

La Muse romantique ou toute la Lyre.

Née à Aix-en-Provence, Louise Colet (1810-1876), née Revoil, était plus connue de ses contemporains “pour ses émois que pour ses oeuvres”, selon le mot de Remy de Gourmont.

“Vous êtes Déesse et Muse, ne craignez pas d’aller nue…” C’est par ces mots que Victor Hugo rendait hommage à celle qui fut une des femmes les plus extraordinaires de son époque. Femme de lettres ambitieuse et intrigante, elle défraya la chronique par ses liaisons avec Victor Cousin, Musset, Vigny,
Champfleury et Flaubert dont elle fut la maîtresse de 1846 à 1864. Sans omettre Frédéric Mistral.
Leur brève rencontre eut lieu à Paris en mars 1859 où il lui offrit l’exemplaire de Mirèio. Au seuil de la cinquantaine, la “Belle madame Colet” le retint pour une “soirée délicieuse à parler dans l’idiome arlésien, puis une partie de la nuit où les envolées lyriques ont fait place aux soupirs”
(Jean-Paul Cléber, Louise Colet, 1986, p. 318).

Plaisant exemplaire sans rousseurs et grand de marges ; mors supérieur fendu.
L’exemplaire renferme en outre, sur la première feuille de garde, la carte de visite de Mistral imprimée sur papier glacé : “Frederi Mistral, Dov Felibrige”.

Provenance : Renaud Gillet, avec ex-libris (cat. Londres, 1999, n° 28).
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