Lot n° 433

HUYSMANS, Joris-Karl. Le Drageoir à épices. Par Jorris-Karl [sic] Huÿsmans. Paris, Dentu, 1874.

Estimation : 3 000 / 4 000 €
Adjudication : 5 263 €
Description
In-12 (165 x 100 mm) de (4) ff., 115 pp., (1) f. : percaline rouge à la Bradel imprimée
de motifs floraux à froid, titre or au dos, couvertures gris-bleu conservées, non rogné (Pierson).

Édition originale tirée à 300 exemplaires aux frais de l’auteur.
Exemplaire de première émission : titre et couvertures à la date de 1874.

Le recueil de poèmes en prose, dans le sillage d’Aloysius Bertrand et de Baudelaire, marque les débuts littéraires de Joris-Karl Huysmans (1848-1907) ; devenu Le Drageoir aux épices peu après.
À en croire l’auteur lui-même, il ne s’en vendit que quatre exemplaires en un mois et la presse n’en souffla mot.

Admirable envoi autographe signé sur le faux titre : du disciple au Maître.
A M. Edmond de Goncourt
témoignage de sincère admiration
JK Huysmans

Huysmans avait placé d’emblée Edmond de Goncourt (1822-1896) au premier rang de ses affections littéraires : “Si j’ai l’ambition d’écrire, c’est à vos livres que je la dois.
Ce sont vos romans qui m’ont les premiers, et plus que tous les autres, poigné…”
(Lettre du 15 mars 1881).
Réciproquement, Edmond de Goncourt le traita avec une amitié un peu paternelle. En dépit de réticences mutuelles, il le plaça par la suite sur la liste des membres de la future Académie.
Huysmans en devint le premier président ; il servit fidèlement la pensée du fondateur.

Exemplaire de choix relié à l’époque par E.T. Pierson.

Pierson obtint une médaille d’argent à l’exposition de 1878 de même que la confiance du bibliophile averti et délicat que fut Edmond de Goncourt.
L’artisan se devait de préserver non seulement les marges, mais les couvertures et le dos, habillant ses exemplaires “à la Bradel“ avec deux petits rabats recouvrant partiellement les tranches de gouttière. Toujours prompt à relever un défaut, il avait opté pour la reliure à la Bradel de façon à prévenir la menace des dos trop serrés : “Les livres bien reliés de l’heure présente, - ce qui prouve que les bibliophiles ne lisent pas du tout, - ce sont des livres dont on ne peut lire la fin des lignes entrées dans le dos de la reliure.”

Ex-libris gravé par Jules de Goncourt d’après Gavarni. (Cat. Bibliothèque des Goncourt II, 1897, n° 475).
Dos passé.
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