Lot n° 420

DURET, Théodore. Voyage en Asie. Le Japon. La Chine. La Mongolie. Java. Ceylan. L’Inde. Paris, Michel Lévy frères, 1874.

Estimation : 2 000 / 3 000 €
Adjudication : 11 279 €
Description
In-12 (178 x 111 mm) de (2) ff., III, 367 pp. : demi-chagrin vert foncé, dos à nerfs orné, tranches mouchetées (reliure de l’époque).

Édition originale.

Une date de la découverte des arts d’Extrême-Orient et de l’histoire du Japonisme en France.

Modeste petit in-12 publié chez Michel Lévy, l’ouvrage offre le récit du fameux voyage en Asie que Théodore Duret (1838-1929) et Henri Cernuschi (1821-1896) effectuèrent de septembre 1871 à janvier 1873. Ils visitèrent le Japon, la Chine, Java, Ceylan et l’Inde.
Le banquier “Henri Cernuschi, qui s’est constitué au cours de ce voyage une importante collection d’art essentiellement chinois et japonais, fait figure de pionnier parmi les grands collectionneurs orientalistes de la seconde moitié du XIXe siècle” (in Aller et Venir, sous la direction de Flora Blanchon, p. 151). Réunies dans son hôtel particulier, ses collections furent léguées à la ville de Paris, formant le noyau du Musée d’art chinois de la Ville de Paris, aujourd’hui Musée Cernuschi.
Critique d’art influent, défenseur et historien des Impressionnistes, ami de Courbet et de Manet, Théodore Duret tint le journal de leur périple. Les oeuvres d’art et les estampes qu’il rapporta contribuèrent à lancer le Japonisme en France. Manet avait peint son portrait en 1868.

EXCEPTIONNEL ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ :
A mon ami Manet
Théodore Duret

Le critique et le peintre étaient intimes : Théodore Duret devait publier la biographie de référence, mais, dès son premier essai, Les Peintres en 1867, il consacrait un chapitre au jeune Manet, jugeant qu’il appartenait à “la famille de ces audacieux qui donnent de suite l’assaut et qui prétendent tout conquérir de haute lutte.”

Si l’envoi consacre une amitié, il rappelle également le rôle de l’ouvrage sur les arts français en général et sur le peintre du Fifre en particulier. Edouard Manet (1832-1883) a en effet été influencé par la mode du Japonisme promue par ses amis Théodore Duret et Philippe Burty.

“His compositions, which frequently touched off furious controversy, suggest his occasional attempt to use these new influences, especially in such a painting as The Fifer, 1866, where the patterned quality found in ukiyo-e prints is in evidence. Manet was friendly with all the major figures in the building Japonisme movement” (Japonisme, Japanese Influence on French Art 1854-1910, 1975, p. 39).

Bel exemplaire, sobrement relié à l’époque.
Quelques rousseurs.
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