Lot n° 90

VERTOT (Abbé de). - The History of the Revolutions that happened in the Government of the Roman Republic. The Third Edition. English'd by Mr. Ozell [...]. To which is prefixed a Translation of a Memorial sent from London by the late Earl Stanhope to...

Estimation : 50 / 75
Adjudication : 0 €
Description
the Abbot de Vertot at Paris ; containing divers Questions relating to the Constitution of the Roman Senate. With the Abbot's Answer.
Dublin, George Grierson and George Ewing, 1724,
2 vol. 8°, frontispice, [16]-XXIII-1 blanche-389-1 blanche-[6] p., 2 cartes dépliantes, et frontispice, 454 p. (interversion dans le cahier Cc), plein veau brun granité, dos à nerfs décorés, armes dorées du collège de la Trinité de Dublin frappées au centre des plats (traces d'usage, coins lég. écrasés, qq. bruniss.).
Livre de prix : étiquette sans doute du collège de Dublin au contreplat datée de 1735 sur laquelle a été collé l'ex-libris armorié de Hugh Crafton dont signature autographe au titre.
René Aubert de Vertot, dit l'« abbé Vertot » (1655-1735), est un homme d'Église et historien français. C'est surtout le talent du récit qu'il faut chercher dans son livre. Encore ne doit-on pas espérer d'y retrouver la couleur du temps et des lieux.
Les sentiments, les moeurs, les relations sociales, tout prend un aspect moderne, ainsi que dans une tragédie du théâtre français.
C'était de la sorte qu'on représentait, à cette époque, soit l'antiquité, soit les contrées étrangères. De nos jours, l'imagination se plaît aux tableaux qui ont toutes les nuances locales, le costume original, la naïveté des sentiments et du langage. Plus les objets sont représentés différents de ce qui nous entoure, plus le peintre réussit à nous charmer. Du temps où vit Vertot, il en est tout autrement. Alors il semble aux auteurs qu'ils ne pourraient se faire comprendre qu'en cherchant les analogies qui rapprochent les moeurs antiques ou étrangères des moeurs de leur temps et de leur pays.
Ils traduisent en français, non pas seulement les mots, mais les pensées et les sentiments. Ils cherchent à transporter sur la scène moderne les personnages antiques, tandis qu'à présent le spectateur moderne demande à être conduit sur la scène antique. Ces remarques ne sont donc pas une critique des histoires de l'abbé de Vertot. Il est conforme à son temps.
Encore aujourd'hui, la vérité de ses impressions, le naturel et la chaleur de son langage, l'honorable indépendance de ses jugements nous font concevoir les grands succès de l'abbé Vertot et nous portent à les ratifier. Les « Révolutions romaines » lorsqu'elles paraissent, en 1719, obtiennent un applaudissement général. Il n'est pas moindre en Angleterre qu'en France. Lord Stanhope, ministre du roi George Ier d'Angleterre, écrit à l'abbé de Vertot de la manière la plus flatteuse et s'adresse à lui comme à l'écrivain qui peut le mieux éclaircir les doutes qu'il a sur la formation du sénat de Rome.
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