Lot n° 315

Albert ROUSSEL. L.A.S., Paris 20 mai 1920, au flûtiste Louis FLEURY ; 4 pages -4, enveloppe.

Estimation : 500 / 700
Adjudication : 750 €
Description
LONGUE LETTRE SUR LE FESTIN DE L’ARAIGNEE ET LES ÉVOCATIONS. Il souhaiterait voir sa musique d’orchestre « un peu jouée en Angleterre où elle est à peu près inconnue ». Il donne des renseignements sur la durée du Festin de l’Araignée et les Évocations et des précisions sur la composition des chœurs : « Le chiffre de 60 est évidemment un minimum. On a joué de différents côtés, une ou deux parties des Évocations, séparément, en raison de la difficulté d’avoir des chœurs. J’avoue que je préfère, je demande même, qu’on ne joue rien du tout plutôt que de jouer l’œuvre incomplète. Il s’agit, en effet, d’une sorte de symphonie ou de triptyque symphonique qui forme un tout »… Si le chef d’orchestre pressenti ne peut avoir les chœurs, il préfère qu’on joue Le Festin de l’Araignée ou le Poème de la Forêt. Il est nécessaire de joindre au programme une note expliquant l’argument ; une notice a été imprimée pour les Évocations ; pour le Festin de l’Araignée, le mieux serait de reproduire la note qui figurait dans le programme des Concerts Pasdeloup, qu’il cite : « Le Festin de l’Araignée, ballet pantomime dont l’argument est de M. Gilbert des Voisins, fut représenté au Théâtre des Arts en 1913 sous la direction de M. Jacques Rouché » ; il donne l’argument du ballet : « Dans un jardin une araignée a tendu sa toile et guette les proies innocentes. Le petit peuple des insectes vaque à ses occupations, fourmis affairées, scarabées, mantes religieuses et éphémères chevauchant un rayon de soleil. Un papillon étourdi se laisse prendre dans la toile. Un éphémère danse et meurt, enivré de lumière. Une mante religieuse provoque et tue l’araignée qui expire après une terrible agonie. Les fourmis procèdent solennellement aux funérailles de l’éphémère et le calme et le silence redescendent sur le petit coin de jardin qui s’endort dans le soir, pendant qu’un ver luisant allume sa veilleuse au pied d’un rosier. Les fragments symphoniques exécutés aujourd’hui sont : le Prélude, qui décrit le jardin, par un bel après-midi d’été, nous fait voir l’araignée se laissant glisser sur les fils de sa toile et préparant férocement son piège ; l’Entrée des Fourmis qui trottent menu, en bon ordre, et organisent l’enlèvement laborieux d’un pétale de rose ; l’Entrée du Papillon qui danse imprudemment près de la toile, s’y laisse prendre et agonise sous l’étreinte de l’araignée ; l’Apparition, la Danse de l’Éphémère et les Funérailles de l’Éphémère, avec la chute du soir sur le jardin rendu à la solitude et au silence nocturnes ». Roussel ajoute, à propos des Évocations, qu’il avait demandé « à Edwin Evans une traduction anglaise de la 3ème partie, car Monteux avait l’intention de donner l’œuvre en Amérique, mais je n’ai jamais pu savoir ce qu’Evans en avait fait ! »…
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