Lot n° 309

Albert ROUSSEL. 15 L.A.S., 1909-1935, à Georges JEAN-AUBRY ; 30 pages formats divers (dont 2 cartes postales), 3 enveloppes.

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : 1500 €
Description
BELLE CORRESPONDANCE AMICALE ET MUSICALE. Paris 27 mars 1909 : il revient enchanté d’un concert à Londres organisé par Tony GUERITTE et Edwin EVANS ; il a dîné avec Thomas BEECHAM, « directeur d’un orchestre très important, et bien disposé, paraît-il, pour la musique française » ; il a gardé la partition de la Symphonie pour la « voir de près ». Le Trio a bien marché, et Jane BATHORI a été « plus excellente que jamais »… 7 septembre : « J’ai remis ce matin à Lerolle la mélodie Flammes qu’il va s’occuper de graver pendant mon absence et dont je corrigerai l’épreuve à mon retour ». Il aimerait la dédier à Mlle Madeleine Aubry. Il a envoyé à Edwin EVANS « la partition d’orchestre de la Danse [de l’Oiseau sacré] qu’il m’avait demandée pour sa fameuse danseuse hindoue. Je ne sais si Schmitt et Ravel ont terminé leur “heure”, mais je me figure que ce brave Evans aura quelque peine à réunir les douze heures de la journée ». Pendant la traversée [voyage aux Indes], il réfléchira « à quelques projets que j’ai en tête et que je réaliserai au retour. J’ai terminé à Arromanches trois morceaux de ma Suite de piano ; le quatrième s’écrira tout seul cet hiver »… Marseille 21 septembre [en-tête et vignette du Grand Hôtel Beauvau] : il espérait voir son ami avant de « quitter la France pour quatre mois » ; qu’il envoie des nouvelles à Calcutta ou Saïgon. « Je vous souhaite bon travail et bonne chance pour la représentation du Marchand de Sable que vous avez en vue »… Tréboul par Douarnenez 22 juin 1910 (carte postale) : la réduction de piano du Marchand de sable vient de paraître… Bois le Roi 3 juin [1911] : il termine « la troisième de mes Esquisses symphoniques [Évocations], que Durand me réclame pour la gravure et que j’aurais voulu présenter à CHEVILLARD avant les vacances. Or cette dernière esquisse est fort peu avancée et j’y travaille d’arrache-pied »… 28 juin, à propos d’un concert à Honfleur : il aimerait « répéter une fois les mélodies avec Mlle Berchut [Suzanne BALGUERIE]. Ce n’est pas […] pour elle, que je tiens à cete répétition, mais pour nous deux, pour le mouvement à prendre, pour un tas de petits détails qu’il est toujours bon de régler avant une exécution »… Paris 5 décembre, pour le programme d’un concert à Londres où il accompagnera Mlle Berchut [Suzanne BALGUERIE] pour ses mélodies : « Adieux que REGNIER n’a pas encore entendus, Invocation qu’il a paru aimer, et peut-être le Jardin mouillé (pour le public). […] Mes Évocations sont gravées […] Quant à leur exécution, c’est une autre affaire. Les chœurs de la 3ème partie en rendent le placement difficile et PIERNE, qui a plus de facilités pour cela que Chevillard, a déjà sa saison remplie […] C’est toujours l’œuvre qui vous semble la plus réussie, dont les gens vous font le plus de compliments, qu’on n’arrive pas à faire jouer ! Enfin, je prends patience et je vais me mettre, sans plus tarder, au Roi Tobol dont VAUDOYER m’a remis la plus grande partie du livret »… Paris 14 avril 1922 : il aimerait lire l’article d’Aubry sur sa Symphonie dans le Chesterian. « Bela BARTOK, de passage à Paris, nous a donné de fort intéressantes auditions de sa Suite pour piano, de sa Sonate de violon et de diverses improvisations sur des motifs populaires. L’homme paraît intelligent et fin, et très réservé, aussi peu cabotin que possible »… Vasterival à Ste Marguerite s/mer 22 juillet : il craint de ne pouvoir jouer la partie de piano du Divertissement, et s’inquiète des dates d’un concert à Londres au moment du « festival français de MENGELBERG à Amsterdam », où on jouera « mon poème pour une Fête de printemps »… Paris 18 mars 1928 : il écrit à AURIC pour lui demander un article sur la Symphonie et la Suite ; il accepte d’écrire un article sur SCHUBERT s’il ne part pas en Amérique du Sud… Vasterival 26 août : « Le Psaume est presque terminé ; j’espère en avoir écrit la dernière mesure dans une quinzaine de jours. Il me restera encore à faire la réduction de piano et la version française des chœurs qui nécessitera un remaniement complet de la partie vocale ». Puis il se mettra à l’article sur Schubert… Paris 31 juillet 1931 : il est ravi de son séjour en Angleterre, « le festival a été très réussi et le Psaume admirablement chanté et joué par les chœurs et l’orchestre du B.B.C. sous la direction d’Adrian Boult ». Il a visité Oxford, Stratford, Hampton Court… Vasterival 10 août 1935, sur le chaleureux accueil de son ballet avec chœurs Aeneas au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles : « Ce ballet, dont le livret est de J. Weterings et qui montre Énée chez la Sybille, triomphant des différentes épreuves qu’il doit subir pour réaliser des projets, m’avait été demandé par SCHERCHEN pour clôturer sa 3e session d’enseignement musical et dramatique ». Il loue le travail des danseurs, des chœurs et de l’orchestre dirigé par Scherchen, et espère que la Monnaie reprendra le ballet… Mercredi, félicitant Aubry de sa causerie radiophonique, et le remerciant de ce qu’il a dit d’Aeneas « et aussi de la petit digression que vous avez faite sur Bacchus et Ariane »…
Partager