Lot n° 203

André JOLIVET. DEUX MANUSCRITS MUSICAUX autographes, un signé, Adagio pour cordes [K 222], 1960 ; 17 feuillets oblong petit in-4, et cahier de 12 pages in-fol. sous chemise-titre.

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : Invendu
Description
BROUILLON ET MANUSCRIT DEFINITIF DE CET ADAGIO POUR CORDES, commande de la RTF pour l’émission radiophonique de René Huyghe, Études spectrales de la peinture, destiné à illustrer musicalement L’Enterrement du comte d’Orgaz du Greco ; Jolivet a rédigé cette note : « Écrite en 1960, cette œuvre austère et ramassée (elle ne dure que sept minutes et demie) est le commentaire sonore de la célèbre peinture du Greco : l’Enterrement du Comte d’Orgaz. Sa forme se réfère à l’analyse graphique du tableau que l’on peut résumer ainsi : à l’affaissement du corps vers la tombe répond le cintre immense du ciel où règne le Christ en gloire. L’âme accèdera jusqu’à Lui, grâce aux intercesseurs orants, en passant par l’étroit goulet formé par les Bienheureux, la Vierge et les Saints ». L’Adagio fut créé à la RTF, par l’Orchestre Radio-Symphonique de Paris sous la direction du compositeur (émission enregistrée le 25 mai 1961, diffusée le 27 mai). BROUILLON DE PREMIER JET au crayon, avec de nombreuses ratures et corrections, sur des feuillets oblongs, chacun présentant deux systèmes de 5 portées, au dos de brouillons et esquisses pour des musiques de films publicitaires (pour les cigarettes Life et Pall Mall) et pour le 2e Concerto pour trompette. MANUSCRIT DEFINITIF soigneusement noté à l’encre noire, sur papier Durand à 22 lignes ; il porte les cachets d’enregistrement à la SACEM le 16 janvier 1961 ; il a servi à la gravure de la publication aux Éditions Musicales Transatlantiques en 1961. Au dos du titre, Jolivet a noté l’effectif maximum et minimum : 12/6 premiers violons, 10/5 seconds, 8/4 altos, 6/3 violoncelles, 4/2 contrebasses. ON JOINT un feuillet de notes autographes au stylo bleu et crayon avec croquis schématisant la composition du tableau du Greco, avec commentaires : « médiateurs entre ce corps mort, limite du microcosme humain, et son âme qui rejoint le macrocosme, symbolisé ici par les figures sacrées du panthéon catholique (chrétien). Composition fermée, mêmes notes à la fin qu’au début mais éclairées par une résonance harmonique donnant stabilité à l’ensemble. – Notre mission, à nous compositeurs du XXe siècle, est de rendre à la musique son rôle de médiateur entre l’humain et le divin. »
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