Lot n° 182

André JOLIVET. DEUX MANUSCRITS MUSICAUX autographes signés, Quatuor à cordes [K 61a], 1931-1934 ; 52 pages in-fol. en feuilles, et cahier de 38 pages in-fol. sous couverture rose titrée.

Estimation : 8000 / 10000
Adjudication : Invendu
Description
BROUILLONS ET MANUSCRIT DEFINITIF DE CE QUATUOR, PREMIERE PARTITION IMPORTANTE DU COMPOSITEUR, QU’IL CONSIDERAIT COMME UN « TESTAMENT SCOLAIRE », SYNTHESE DE SA FORMATION PRES DE SES MAITRES PAUL LE FLEM ET EDGARD VARESE ET DE L’INFLUENCE DE SCHOENBERG. Dans ses entretiens avec Antoine Goléa, Jolivet revenait sur ce terme de « testament scolaire » : « Dans ce sens que j’y ai utilisé toutes mes connaissances en contrepoint, les principes de composition traditionnelle que je tenais de Le Flem, un certain nombre de données acoustiques que m’avait apprises Varèse, et ce que j’avais retenu de la technique de Schoenberg et de son application par Alban Berg. […] j’ai adapté la technique de Schoenberg à ma manière de composer. Et si je n’ai pas appliqué systématiquement l’écriture sérielle, il n’y a pas de doute que certains de ses procédés m’ont permis de mettre de l’ordre ou, un certain ordre, dans la rédaction de ma musique ». Il y utilise notamment sa technique des « notes-pivots ». Commencé en 1931, et profondément remanié à la fin de 1933, le Quatuor est créé à la Société Nationale, salle Cortot, le 24 mars 1934, par le Quatuor Huot. Peu après, Jolivet remaniera encore sa partition, qui passe de quatre [Carré ; Allant ; Clair ; Rythmé] à trois mouvements : I. Volontaire ; II. Allant ; III. Vif. Le Quatuor sera édité en 1949 chez Heugel. Il convient de citer la notice rédigée par Jolivet : « Ce quatuor a été composé avec des éléments provenant d’un quatuor et d’un trio précédemment ébauchés. Ainsi se devait-il d’être basé sur le nombre 12 (4 X 3 et ses sous-multiples 6 et 3). 12 pouvant se décomposer en 7 + 5. En dehors de l’émotion qu’il peut procurer – et qui est l’affaire de chacun – on peut, du point de vue musical théorique, considérer qu’il exprime la lutte entre la quinte augmentée et la quinte juste. De ce fait, le premier mouvement est basé sur un accord de quinte augmentée (formé par les deux tierces majeures encadrant la note ré dièse). Et de plus, emploi des harmonies à base de quintes augmentées. Le troisième mouvement se développe au-dessus d’un obstinato de base constitué par les cordes à vide du violon (et parfois de l’alto) et se termine par une affirmation de la quinte juste. C’est le deuxième mouvement qui forme la transition et qui est ainsi le nœud de ce drame musical. Il se compose de 2 chorals : le premier dans lequel chaque voix est doublée par sa quinte augmentée ; le second en quintes justes ». BROUILLON ET MANUSCRIT DE TRAVAIL, au crayon sur papier à 28 lignes, en partie au dos d’une version antérieure, biffée ; il présente de nombreuses corrections et annotations, certaines à l’encre noire ou au crayon rouge. Chaque mouvement est paginé séparément : I Volontaire, 15 pages (dont une p. 7bis) ; II Allant, 5 pages, daté en fin « 14/10/34 » ; III Vif (en surcharge sur Clair), 15 pages. MANUSCRIT MIS AU NET, très soigneusement établi à l’encre noire sur papier à 20 lignes de la Néocopie musicale, daté en fin « 1931-1934 » ; on relève quelques annotations et corrections au crayon bleu. Il porte le cachet d’enregistrement à la SACEM le 13 février 1935. Au revers de la couverture, Jolivet a noté le minutage de chaque mouvement, soit en tout 22 minutes. ON JOINT : 15 pages de corrections des parties séparées, certaines au dos de brouillons de Spitzberg et des Trois Complaintes du soldat ; plus une page extraite du premier mouvement, avec une dédicace biffée : « À Radio Genève en souvenir de l’exécution de mon quatuor (11/IV/39), Paris, le 2 V 39 ». Discographie : S. Roussev, E. Lacrouts, C. Catrisse, D. Biron (Saphir, 2005).
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