Lot n° 172

Vincent d’INDY. 7 L.A.S., 1904-1928, à Robert MONFORT ; 16 pages in-8 (deuil), et 1 page in-4 à en-tête de la Schola Cantorum, 6 enveloppes.

Estimation : 500 / 600
Adjudication : 500 €
Description
BELLES LETTRES DE CONSEILS MUSICAUX A UN ELEVE. Les Faugs 27 juin 1904, au sujet de fugues de César FRANCK : « le père Franck (qui avait du faire la fugue comme étude vers 1838, est-ce de ces travaux qu’il s’agit ?) n’a plus écrit de fugues proprement dites jusqu’à ses dernières œuvres. Si ce sont des fugues de Conservatoire, il n’y a évidemment intérêt pour personne à les publier. Si c’était au contraire, des esquisses de fugues [...] il serait intéressant de les faire connaître, même en cet état »… Boffres (Ardèche) 31 août 1904. Il constate des progrès dans les mélodies de Montfort, celle sur des vers de RIMBAUD étant « presque tout à fait bien », mais dans les autres il y a un « vice de constitution primordial, c’est que vous ne savez pas écrire !! Cette tache originelle déteint forcément sur le travail même d’invention qui est chez vous, ardent généreux et productif ; vous savez trouver des idées, chose principale, mais vous ne vous doutez pas de la manière de présenter ces idées »... Il critique un madrigal et un quatuor, pour conclure : « c’est triste de voir une organisation comme la vôtre perdue par un simple manque de travail primaire »... 22 septembre 1904. Historiquement, Monfort est « dans le vrai » quant à l’écriture du quatuor à cordes, mais il ignore presque totalement le côté pratique : « chaque genre a son écriture spéciale ». Le quatuor à cordes a des sons « essentiellement variables » qui ont besoin d’un point d’appui « harmonique, il est donc urgent, quelque polyphonie qu’on puisse penser, que les moments importants d’un rythme, d’une ou de plusieurs mélodies, soient HARMONIQUES L’UN DE L’AUTRE dans 3 ou AU MOINS 2 des 4 instruments. C’est là le secret de l’écriture bien sonnante du quatuor [...]. Apprenez à écrire, mon cher Monfort, apprenez d’abord, par l’harmonie et le contrepoint, la grosse ligne, la ligne générale dont les principes un peu épais sont applicables à tout »... Paris 17-24 janvier 1908 : il doit diriger des concerts chez Colonne et chez Chevillard... Barcelone 30 octobre 1908. Il ne connaît aucun traité de la composition du canon, mais un traité « ne saurait enseigner que le truc, or, tout produit d’un truc est essentiellement anti-artistique, et même en canon, il ne faut rien faire d’anti-artistique ni d’anti-musical »... Agay 6 avril 1928 : il part diriger à Prague et Budapest, mais sera ravi de connaître l’ouvrage de Monfort, poème et musique, sur l’Apocalypse.
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