Lot n° 116

Théodore DUBOIS. MANUSCRIT MUSICAL autographe signé, La Farandole, [1883] ; titre et 74 pages in-fol.

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : Invendu
Description
MANUSCRIT COMPLET DU BALLET LA FARANDOLE, dans sa réduction de piano. La Farandole, ballet en deux actes et trois tableaux sur un livret de Philippe Gille et Arnold Mortier, a été créé à l’Opéra de Paris le 14 décembre 1883, et eut trente représentations ; la chorégraphie était de Louis Mérante, avec Rosita Mauri dans le rôle de Vivette et Mérante dans celui d’Olivier ; les beaux décors étaient de Rubé et Chaperon. C’est le seul ballet de Théodore Dubois. Dans les Souvenirs de ma vie, Théodore Dubois raconte : « sachant que l’Opéra devait représenter tous les deux ans l’ouvrage d’un ancien prix de Rome, je jugeai que mon tour devait bien être venu et j’eus l’audace de demander une audience à Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, et de plaider ma cause moi-même. Il paraît que je la plaidai bien puisque je fus désigné pour écrire la musique de La Farandole, ballet en deux actes. Vaucorbeil était directeur et avait de la sympathie pour moi ; l’ouvrage fut très bien monté, avec des décors superbes. Rosita Mauri, alors dans tout son éclat, y fut remarquable, et l’ouvrage eut du succès. J’en tirai plus tard deux suites d’orchestre qui figurent encore fréquemment sur les programmes de concerts ». C’est à cette occasion que Jacques-Léopold Heugel devint l’éditeur de Théodore Dubois, à qui il acheta son ballet. Dans Le Figaro du 15 décembre 1833, Auguste Vitu résume l’intrigue : « Le jeune paysan Olivier se voit refuser la main de Vivette, fille d’un riche fermier des environs d’Arles. Un vieux mendiant, ou plutôt une espèce de sorcier, nommé Maurias, qu’Olivier a protégé contre la brutalité des paysans, enseigne à son bienfaiteur le moyen de conquérir celle qu’il aime. Il devra passer la nuit dans les arènes d’Arles, hantées par les âmes infidèles, c’est-à-dire par les âmes de jeunes Arlésiennes qui, victimes de leur passion immodérée pour la danse en général et la farandole en particulier, ont oublié Dieu et leurs devoirs et sont mortes hors l’état de grâce. Si Olivier résiste à leurs séductions, les obstacles qui le séparent de Vivette tomberont d’eux-mêmes, et il deviendra son époux. Olivier affronte l’épreuve ; mais il se laisse prendre à une illusion ; l’âme errante qu’on nomme Cigalia prend la forme et la figure de Vivette, et c’est à Vivette qu’Olivier croit donner l’anneau nuptial qu’il avait acheté pour elle. Cependant, le père de Vivette se laisse fléchir ; au moment où Olivier va conduire Vivette à l’autel, une femme se présente, montrant l’anneau qu’elle porte au doigt, Olivier lui appartient et se sent obligé de la suivre par une force magique. Le vieux Maurias se dévoue : il bat sur le tambourin la mesure de la farandole ; à cet appel irrésistible, Cigalia s’élance sur les pas du mendiant, qui, arrivé à la pointe d’un rocher d’où l’on surplombe les eaux du Rhône, s’y précipite avec elle. Il ne reste plus qu’à célébrer joyeusement les noces de Vivette et d’Olivier ». Vitu loue les « rares qualités symphoniques et scéniques » de partition, sa « grâce mélodique » et son sens dramatique, rythmique et harmonique. Le manuscrit, soigneusement noté à l’ence brune sur papier Lard-Esnault à 20 lignes, a servi pour la gravure de l’édition chez Heugel en 1883 ; il présente de nombreuses ratures et corrections, et de nombreuses mesures ou d’importants passages biffés au crayon bleu ou occultés par des collettes. Des feuilles de changements apportent des remaniements, avec des scènes supprimées ou réduites, et des renumérotations. Théodore Dubois a noté de nombreux éléments de l’action et didascalies dans les interlignes, pour permettre de suivre le déroulement du ballet auquel s’adapte la musique. 1er Acte. « Une place dans un village aux environs d’Arles. À droite l’entrée d’une ferme, la fenêtre de Vivette avec un escalier extérieur. À gauche ruines antiques. Au fond, échappée sur la campagne et dans le lointan les Arènes d’Arles ». N° I. (A) Introduction et Entrée des Paysans. (B) Entrée d’Olivier et Scène. (C) Vivette et Olivier. N° 2. (A) Scène. (B) La Demande en mariage, scène comique. N° 3. Ourias le mendiant. N° 4. Les Tambourinaires. N° 5. La Provençale (pas de deux). N° 6. Adagio. N° 7. Valse des Olivettes. N° 8. Variation. N° 9. (A) Scène. (B) La Farandole. (C) Rentrée de Vivette. (D) Reprise de la Farandole. N° 10. Final. (A) Scène. (B) Entrée d’Albus, « l’illustre professeur de Tarascon, suivi de ses élèves » ; Petite marche des savants. (C) Scène de l’inscription. – Fin du 1er Acte. Acte II. 1er tableau. « L’intérieur des Arènes d’Arles, la nuit, au clair de lune ». N° 11. (A) Entracte. (B) Scène. (C) Arrivée d’Olivier. N° 12. Apparitions. – Entrée de Cigalia. N° 13. Harpes éloliennes. N° 14. Bacchanale. N° 15. (A) Sylvine. (B) Scène. N° 16. Séduction. N° 17. Valse des Âmes Infidèles. N° 18. Les Coupes (variation). N° 19. (A) Farandole des Esprits. [B] La fausse Vivette. (C) Reprise de la Farandole. 2e tableau. N° 20. Introduction et Scène. N° 21. Entrée des paysans. N° 22. Cloches et Violoneux [biffé : Cortège de la Noce]. N° 23. Toilette de la mariée. (A) Le Bouquet. Petit menuet. (B) La Couronne. Petite Valse lente. N° 24. Le Fantôme des Arènes (orage et Final).
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