Lot n° 86

Nadia BOULANGER (1887-1979). 4 L.A.S. (initiales), Paris et Hanneucourt 1929-1935, à Magdeleine GRESLE ; 5 pages et demie oblong in-8 ou in-12, la plupart avec enveloppe ou adresse (deuil, sauf une).

Estimation : 300 / 400
Adjudication : 450 €
Description
BEL ENSEMBLE A LA CANTATRICE, OU IL EST SOUVENT QUESTION DE SA SŒUR LILI. 15 mars 1929 [anniversaire de la mort de Lili Boulanger (1922)] : « Je sais que vous avez compris, et notre détresse, et notre émotion, et notre privilège – tant de douleur recouvre un bonheur si merveilleux que le cœur en reste à jamais illuminé. Et je voudrais ne me souvenir de ces années si belles qu’en oubliant mon chagrin – doublé par l’impuissance de ma tendresse devant de si grandes souffrances. Mais [...] il m’est si doux de sentir que vous savez quelle pensée, à toute heure, domine ma vie, l’inspire et m’apprendra peut-être quelque jour son secret. Ce que fut cette vie, comment vous le dire ? L’image même de tout ce qui est pur, profond – les confidences étaient inutiles – les peines étaient devinées, partagées et consolées sans qu’un mot fût nécessaire. Voyez-vous, avoir vu cela, c’est avoir à jamais le respect de l’âme humaine »... [20 mars 1930]. « Je donne samedi à 2 h 30 mon 2d cours sur Gabriel FAURE. Je voudrais le consacrer aux mélodies – et... je voudrais – vous avez déjà compris – entreprendre le cher voyage avec vous – et au gré du moment, nous arrêter – et des 1ères aux dernières (Le Cygne noir, Danseuse, Diane Séléné) revivre les joies que je rêve de rendre sensibles à mes jeunes têtes – à leur cœur surtout »... [16 mars 1933]. « Ce que vous êtes bonne – les jours s’ajoutent aux jours et tout est, au fond, plus lourd – mais je vais bien, physiquement. M’éloigne de Paris, autant que possible, d’où un temps sans répit – mais espère, les examens finis, vous voir – j’en aurais tant de douceur. À vous dans le souvenir de Maman et de ma petite Lili »... 5 mai 1935. « Je relis vos lettres – elles me sont bienfaisantes – parce que vous comprenez tout, sentez tout. Ma détresse est infinie – et ce regret d’avoir tant reçu et si peu donné, malgré tout ce qu’on a rêvé ! Le temps est si court. [...] Vous savez, n’est-ce pas, quelle sympathie profonde Maman vous portait et sa gratitude pour votre fidèle présence le 15 mars – toujours »... ON JOINT une carte de visite autogr. de sa mère, Madame Ernest Boulanger, [16 mars 1929], et une autre carte de Nadia Boulanger.
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