Lot n° 216

DECAMPS (Alexandre) 1803-1860. Réunion de 4 lettres autographes, signées à MM. Boisgelin, Jules Janin, Didier, Petis; 1852-1857;

Estimation : 600 / 800 €
Adjudication : Invendu
Description
7 pages in-4 ou in-8; une lettre avec adresse.
À Monsieur Boisgelin. 28 Mars 1852: «Je suis heureux de la bonne opinion que vous manifestez à mon égard sans la partager entièrement, il s'en faut, je puis convenir que j'ai pu à l'occasion formuler un bon avis, assignez-moi un rendez-vous chez l'un de vous, je m'y rendrai, car pour me venir voir cette démarche serait pour vous sans intérêt malade depuis 18 mois et ne travaillant plus depuis près de 10, votre visite serait sans objet».
À Jules Janin. Mercredi 20 Avril 1853. «Vous me pardonnerez, si je ne vous ai pas de suite remercié des lignes bienveillantes que votre plume a daigné trouver à mon sujet. Je me le reprochais chaque jour mais j'avais la tête fendue de tout ce travail de vente, car la tâche était rude pour moi, à qui toute application est si pénible. Je vous ferai bientôt tenir un souvenir, qui paraîtra peu de chose si je le compare à ma gratitude». Ce texte est suivi d'une longue note autographe au crayon (une page) de Jules Janin, donnant son avis sur le peintre et précisant: «Mr Decamps vend en ce moment son cabinet, dessins, esquisses et hier il en a vendu pour 70 mille francs il retirera peut-être 50 mille écus de ces travaux qu'il eut donnés il [y] a six mois pour 90 mille francs. Il est malade, hypocondriaque mais cela ne nuit pas à sa lucidité en affaires commerciales».
À son «Cher Didier». Au Veyrier 29 Janvier 1854: «Le maniement de la plume n'est pas mon fort et j'ai toujours un peu de répugnance et d'hésitation à l'endroit d'icelle... Vous vous méprenez... si vous croyez que je jouisse ici dans cette béatitude tant vantée par les poètes... J'ai eu à supporter plus d'ennuis plus de déceptions depuis le mois que je suis propriétaire que je n'en ai eu peut-être depuis 20 ans». Et il énumère ses malheurs, la gelée - 18° qui a détruit figuiers, arbustes; le fourrage qui est aussi cher qu'à Paris, les métayers sont «les plus maussades et les plus insolents gredins imaginables». Il ne voit presque personne; il donne des nouvelles de sa famille, du poète perruquier d'Agen. Il pourrait aussi lui dire beaucoup de choses encore «mais je suis si mal sur mon lit, avec l'onglée, il est deux heures du matin et je charme mon insomnie en jabotant un moment avec vous. je vais essayer de repiquer. Bonsoir».
À Monsieur Petis. Au Veurier le 24 Octobre 1857: «Je vous accuse réception du billet de mille francs que vous m'avez envoyé. Tout ne va pas pire ici... Je ne pense pas maintenant prolonger mon séjour ici au delà de 3 semaines un mois au plus. Je travaille avec assez d'entrain et compte emporter quelques toiles là-bas tant terminées que tout près de l'être»
Partager