Lot n° 199

ARAGON Louis. Lettre autographe, signée à un jeune correspondant. 10.2.[19]70;

Estimation : 700 / 800 €
Adjudication : 950 €
Description
une page ½ in-4 avec enveloppe.
Précieuse et superbe lettre sur son oeuvre adresse à un lycéen de 16 ans.
Il lui signale en premier qu'il reçoit tous les jours des lettres comme la sienne. «Je ne ferais rien d'autre si j'y répondais. Aussi je vous envoie un bouquin qui vous donnera un survol de ce que j'ai fait et ce que je suis avec plus de détails que je ne pourrais le faire» [Dominique Arbar. Aragon parle. Seghers. 1968]. Puis il parle de son oeuvre. «Pour Anicet, il y a juste cinquante ans que ce livre a vu le jour. Depuis 1920, il y a eu pratiquement toute ma vie, et j'ai beaucoup écrit. Pourquoi j'ai écrit Anicet? Parce que j'avais vingt ans.
Ce n'est pas à mes yeux mon livre le plus important», tant s'en faut. Mais c'est un témoignage de ma jeunesse, à cet égard j'ai un faible pour lui. Lequel de mes livres est le «plus important»? C'est aux autres de le dire. Les gens parlent d'Aurélien de La Semaine Sainte, de la Mise à Mort, pour les romans livres qui s'échelonnent de 1946 à 1965.
Personnellement j'aimerais que vous lisiez Le Roman inachevé, Elsa, Le Fou d'Elsa... parce que la poésie me tient plus à coeur.
Mais c'est sans doute trop vous demander. En tout cas Le Roman inachevé (qui est un poème) existe en livre de poche-poésie, chez Gallimard... et il a cet avantage d'être pour une grande part autobiographique. Enfin, si, j'écris dans ma revue (mots par lesquels vous désignez, je pense, les Lettres Françaises), mais pas toutes les semaines. Un directeur de journal doit à ses collaborateurs d'être mesuré dans sa participation aux numéros et puis dans les derniers temps (depuis l'été), j'ai été assez sérieusement malade (le coeur), et qui plus est, Elsa Triolet, ma femme, l'a été plus que moi, j'ai eu très peur pour elle (autant dire pour moi)».
Le livre de Dominique Arban, adressé, en même temps que la lettre est joint.
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