Lot n° 59

LA FONTAINE (Jean de). Fables choisies. Paris, Desaint & Saillant, Durand, 1755-1759. 4 volumes in-folio (416 x 285 mm), maroquin rouge, larges dentelles de grands fers dorés entourés de plus petits fers, fleurettes, branchages, points, dos orné,...

Estimation : 40000 / 50000
Adjudication : 40000 €
Description
pièces de titre et de tomaison de maroquin fauve, coupes ornées, large dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque).
Magnifique et très célèbre édition illustrée par Jean-Baptiste Oudry. # L'illustration comprend un frontispice spécialement conçu par Oudry et terminé par Dupuis et 275 figures hors texte d'après les dessins originaux d'Oudry, retouchées par Cochin le Jeune et gravées à l'eau-forte par quarante-deux des meilleurs artistes du temps, tels Bacquoy, Tardieu, Aveline, Le Bas, Le Mire, Fessard, Chedel, etc. Le texte est en outre agrémenté de vignettes et culs-de-lampe à motifs floraux ou allégoriques, gravés sur bois par Le Sueur et Papillon d'après les compositions du peintre de fleurs Jean-Jacques Bachelier. # La partie typographique fut confiée à Charles-Antoine Jombert. # Superbe exemplaire de premier tirage sur papier moyen de hollande dans une exceptionnelle reliure de l'époque en maroquin à large dentelle composée de grands fers dorés rocaille juxtaposés. # Seuls quelques ateliers parisiens possédaient le matériel nécessaire à la réalisation de ce type de reliure, techniquement difficile et onéreuse : on pense à Antoine-Michel Padeloup, relieur du roi, à Pierre-Paul Dubuisson, son successeur à cette charge, et à Louis Douceur, qui paraissent les seuls à avoir été équipés pour décorer leurs reliures de plaques à raccords aussi importantes, dorées au balancier. # Raphaël Esmerian a attribué à Douceur une reliure ornée de plaques très semblables, mais non identiques, recouvrant son exemplaire de la Description de la Gaule belgique (1972, II, n°117). Les mêmes plaques se retrouvent sur deux autres reliures, de plus petit format, reproduites, l'une dans la collection Beraldi (1934, II, n°45), l'autre dans la bibliothèque Granjon (1969, n° 58). # Les grandes plaques, roulettes et petits fers qui ornent nos quatre reliures sont identiques à ceux des deux premiers volumes du même ouvrage relié aux armes de la princesse de Conti, à l'exception de quelques fers fleurdelisés – exemplaire que nous avons présenté dans la collection du vicomte Couppel du Lude (2009, n°89 et reprod. p. 98). On avait alors attribué ces deux reliures à Jacques-Augustin Bonnet, dont l'étiquette gravée figurait sur une garde finale du premier volume, sans assurance toutefois que ce relieur ait pratiqué lui-même la dorure, dont il aurait pu aussi bien confier le soin à d'autres praticiens. (Les troisième et quatrième volume de l'exemplaire se présentaient dans une reliure très similaire, avec l'étiquette de Padeloup). # En 1755, Jacques-Augustin Bonnet – auquel on peut donc attribuer la reliure de notre exemplaire – demeurait rue des Noyers à Paris. Selon Ernest Thoinan, il fut reçu maître relieur en 1730 et élu garde de la corporation en 1747. Léon Gruel indique quant à lui qu'il fut reçu maître le 10 mai 1747, avec Alexis-Nicolas Ducastin. Bonnet fut le co-rédacteur des Statuts et règlements pour la communauté des maistres relieurs et doreurs de livres de la ville et université de Paris, publiés en 1750. # Des bibliothèques Hugh Robert Hugues of Kinmel et Édouard Rahir (1930, I, n°136), avec ex-libris. Le portrait supplémentaire d'Oudry d'après Largillière cité dans le catalogue Rahir n'est plus dans l'exemplaire. # Infimes et très discrètes réfections aux reliures, quelques légères rousseurs. Titre et faux-titre du premier volume intervertis. # Cohen, 548-550 – Rochambeau, Fables, n°86 – Després, pp. 29-36 – Ray, pp. 16-20 – Portalis, pp. 90-126 et 478-489 – Ch. Michel, Charles-Nicolas Cochin et le livre illustré au XVIIIe siècle, Paris, 1987, n°198 – Cl. Lesage, La Fortune des Fables au XVIIIe siècle, Paris, 1995, pp. 160-165 – E. Thoinan, Les Relieurs français, p. 209 – L. Gruel, Manuel de l'amateur de reliures, II, p. 34.
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